Kinshasa: ces déchets qui jonchent les rues de la commune de N’djili deviennent inquiétants

Kinshasa: ces déchets qui jonchent les rues de la commune de N’djili   deviennent inquiétants
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« On n’a pas de poubelles, encore moins d’endroits possibles à jeter nos ordures », se plaint Suzanne, munie de son sac plein de déchets. Cette jeune fille s’est dirigée vers l’endroit où elle jette habituellement les déchets. Comme le font tous les habitants de son quartier, Suzanne raconte qu’elle n’a pas de choix.

Et qu’elle n’en a toujours pas eu, parce que la parcelle, où elle vit, manque d’espace pour pouvoir simplement creuser un puits-poubelle. Dans la matinée de ce vendredi 17 juin, la jeune Kinoise s’est confiée à Coulisses.net sur les difficultés de gestion des déchets dans la commune de N’djili. Cette commune est située dans le district de Tshangu, dans la ville de Kinshasa. Ici, le constat est amer. L’insalubrité est indescriptible. Les caniveaux, les rivières, ou encore les rues sont transformés en poubelles publiques. « Alors nous allons jeter où ? On n’a pas de poubelles, encore moins des endroits possibles à jeter nos ordures… que le gouvernement s’engage à nous procurer des poubelles publiques », lance Suzanne.

A Kinshasa, la problématique est tellement vraie que cela ne concerne pas uniquement la commune de N’djili, mais aussi d’autres communes. Benoit vit à N’djili depuis des années et il est d’ailleurs habitué à marcher dans les rues arrosées de sachets. Et que cela l’inquiète énormément. Ce jeune Kinois préconise une campagne d’éducation massive, tout en appelant les autorités à être exemplaires. « Monsieur le journaliste, vous allez trouver une poubelle bien installée, mais les gens jettent les ordures en route, ils sont déjà habitués à cette pratique. [Il faut] que l’Etat prenne ses responsabilités », a-t-il déclaré.

C’est ce que soutient aussi Thérèse, femme ménagère et mère de cinq enfants. Elle assiste au développement de la pratique sans avoir la capacité de ne rien arrêter. Elle invite l’autorité urbaine à prendre des mesures courageuses et responsables pour décourager cette action. « Que l’autorité urbaine sanctionne ceux qui commettent des tels actes, c’est inadmissible de voir les ordures jeter en pleine ville », s’est-elle indignée.


Dans la capitale congolaise, des initiatives privées sont souvent prises par des organisations de protection de l’environnement, mais sans succès. En 2008, dans le cadre d’un projet couvrant neuf communes de la capitale et ayant pris fin en août 2015, l’Union européenne avait injecté un million de dollars par mois pour l’évacuation des déchets ménagers.

En octobre 2019, M. Tshisekedi avait lancé « Kin Bopeto » (Kinshasa propre), une opération contre l’insalubrité dans la capitale, piloté par les autorités urbaines. Depuis, seules quelques poubelles ont été installées dans certains quartiers de Kinshasa, où la production journalière de déchets est estimée à 9.000 tonnes, selon la mairie.

Frank Kalonji

Rédaction

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