Kasaï oriental : « les hommes des médias sont tracassés pour des faits vains», Théophile Tshibuabua

Kasaï oriental : « les hommes des médias sont tracassés pour des faits vains», Théophile Tshibuabua
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A l’occasion de la Journée internationale contre l’impunité pour les crimes contre les journalistes, célébrée ce mardi 02 novembre, Théophile Tshibuabua Ngandu, correspondant JED au Kasaï oriental, évoque la difficulté de sécurisation des journalistes dans la province.

« Cette journée tombe au moment où notre pays en général et notre province en particulier sont dans une difficulté pour la sécurisation des journalistes. Les hommes des médias sont tracassés, arrêtés abusivement et tués même pour de motifs vains», explique le correspondant de Journaliste en Danger au Kasaï oriental.

Théophile Tshibuabua rappelle qu’au cours de cette année, quelques journalistes ont été victimes d’agressions.

« Pour cette année, les journalistes du Kasaï oriental ont vu leurs matériels de travail être ravis par les policiers et les soitdisant pro de tel ou autre parti politique pour des motifs bénins.Soit parce qu’ils sont fanatiques ou soit ils ne veulent pas qu’on enlève les leurs sur des postes qu’ils occupent. Les cas de Nicolas Kazadi (correspondant Top Congo), Serge Kayeya(FDM), Hamilton Nguaka(Rtop), Jean Baptiste Kabeya(Fdm), Placide Lufuluabo(Mont sion)», souligne-t-il.

Que dit le rapport de JED ?

Dans un rapport intitulé « Mauvais temps pour la presse en RDC» et publié lundi 01 novembre, au moins 110 cas d’attaques diverses contre les journalistes et les médias ont été enregistrées cette année, dans un contexte général marqué par la crise sanitaire dûe à la pandémie du Covid-19, une autre crise politique consécutive à la rupture de la coalition « FCC- CACH » entre l’actuel Président Felix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila. Sans oublier, la crise sécuritaire marquée par l’état de siège dans les deux provinces du Nord- Kivu et Ituri à l’Est du pays, indique le rapport.

D’après Journaliste en Danger, la plupart des journalistes ont été victimes soit d’agressions soit d’assassinats.

« Pour cette année 2021, plus de la moitié des cas d’atteintes à la liberté de la presse, soit 51%, touchent à la sécurité physique des journalistes, et sont constituées des menaces qui précèdent parfois les assassinats; des agressions physiques et des journalistes contraints à vivre dans la clandestinité, loin de leurs maisons et de leurs familles pour échapper à la mort, suite à des menaces des miliciens ou des militants politiques», peut-on lire dans ce document.

Mémoire à Ghislaine Dupont et Claude Verlon

La date de cette journée internationale a été choisie en mémoire de deux journalistes français, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.

La même année, lors de sa 68e session, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution intitulée « La sécurité des journalistes et la question de l’impunité », qui a proclamé à la date du 2 novembre la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette résolution a exhorté les États Membres à prendre des mesures précises pour combattre la culture actuelle d’impunité.

Il faut noter que l’édition 2021 de la Journée internationale contre l’impunité pour les crimes contre les journalistes met en lumière le rôle déterminant des services de poursuite judiciaire dans les enquêtes et les poursuites, non seulement des meurtres, mais également des menaces de violence contre les journalistes.

La campagne de cette année souligne notamment le traumatisme psychologique vécu par les journalistes victimes de menaces et sensibilise à l’importance d’enquêter sur ces menaces et d’engager des poursuites afin de mettre fin à l’impunité dont jouissent ceux qui s’en prennent aux professionnels des médias.

Ronsard Luabeya

Marc Valentin Kalcind

Marc Valentin Kalcind