Kasaï oriental : Feuilleton Arrêté Ministériel 0446 au SECOPE, des révélations fracassantes sur le parrainage

Kasaï oriental : Feuilleton Arrêté Ministériel 0446 au SECOPE, des révélations fracassantes sur le parrainage
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Le feuilleton de l’arrêté ministériel n°MINEPST/0446/2020 du 20 mars 2020, portant désignation et affectation des quelques agents et cadres à la direction provinciale du SECOPE/Kasaï oriental 1 est loin de se terminer.

Des révélations fracassantes sur le parrainage de ce document porteur des germes conflictogènes, ont été mises à la portée de coulisses.net ce samedi 03 octobre, treze jours après l’envoi du mémorandum des agents parachutés au ministre de l’enseignement primaire, secondaire et technique Willy Bakonga. Ledit arrêté a été bel et bien parrainé, renseigne notre
source qui pointe du doigt, l’ancien gouverneur de la province du Kasaï oriental.

Le SECOPE demande le concours de l’ancien gouverneur

Après les réformes intervenues au SECOPE, toutes les provinces s’étaient en ce temps mises en ordre, en respectant l’organigramme. La province éducationnelle Kasaï oriental 1, par manque d’un parrain (politique), renchéri notre source, s’est rabattue sur le gouverneur de province en 2018. Ce dernier avait exigé les versions papier et électronique de la proposition, ce qui fut fait. Aucune action de sa part n’a été enregistrée.

Les autorités du SECOPE Kasaï oriental avaient par ailleurs envoyé un autre dossier de la province. A l’issue de l’analyse de ce dossier, le secrétaire général a signé des affectations des « agents et cadres lésés » en janvier 2020, attendant la nomination par arrêté. Ce mouvement du personnel s’est passé à l’insu du gouverneur qui avait pourtant pris la charge de porter le dossier jusqu’à son aboutissement.

Substitution des agents et cadres proposés par des parachutés

Version électronique et écrite en sa possession, le chef de l’exécutif provincial d’alors a pris connaissance de la hiérarchie du SECOPE.
Sautant sur l’occasion, il a purement et simplement sucré tous les noms des agents et cadres proposés par la direction provinciale du service de contrôle et paie des enseignants pour les remplacer par les désormais « agents et cadres parachutés ».

 » La Covid19 est venue tout chambouler. Curieusement pendant la Covid19, l’arrêté est sorti. Il n’y a que la mouture qui était respectée et les noms des agents proposés avaient disparus. On a vu entrer d’autres personnes comme ça », révèle notre source qui a recquis l’anonymat.

Parmi « les parachutés », il y en a qui sont promus aux postes de commandement (chef de division, chef de bureau, chef d’antenne, chef de service, etc). La majorité ne travaille pas dans l’enseignement. « Au SECOPE normalement, quelq’un qui n’a pas encore travaillé dans l’enseignement, ne peut accéder à un poste de commandement, comme cela est le cas dans l’administration d’une manière générale », ajoute une autre source.

Selon des informations parvenues à coulisses.net, la direction provinciale du SECOPE Kasaï oriental avait proposé aux postes de commandement, des anciens de ce service qui travaillaient à des postes inférieurs pour permettre aux nouveaux de faire leur entrée. « Si on prend en considération le fameux arrêté »,
s’inquiètent les expérimentés de l’administration, « tous les anciens tombent et leurs remplaçants tombent. Il n’y a que des nouveaux qui vont venir ».

Le ministre de l’EPST induit en erreur

Notre source qui s’inquiète de la présence des parvenus dans ce service de l’État, martèle sur le fait qu’au SECOPE, seuls les gens recyclés peuvent travailler. « Il est allé induire le ministre en erreur. Il a gardé le dur ignorant que les intéressés étaient déjà reconnus par le ministère par une autre voie », déplore notre source.

Et de condamner l’ancien exécutif du Kasaï oriental : « il a seulement enlevé les noms. C’était en 2018 et lui vient poser ce geste là, deux ans plus tard en 2020. Peut-être qu’il ne croyait pas qu’il y avait déjà une solution en leur faveur. Il a fait ce qu’il a fait. Il y a eu quelque chose de malhonnête ».

L’annulation de l’arrêté, solution idoine

Au regard de la situation floue et du caractère offensant de l’arrêté ministériel en cause, nombreux sont ceux qui proposent son annulation comme solution idoine. « Le fait qu’on ait donné le numéro matricule alors qu’on est pas en possession de leur dossier, c’est très grave », estime une de nos sources qui propose son annulation pure et simple.

Alors que les bénéficiaires ( les parachutés) ont dit avoir été parrainés par l’ancien gouverneur Alphonse Ngoyi Kasanji, ce dernier, par le biais de l’un de ses proches, a rejeté toutes ces allégations. « D’ailleurs, l’ancien gouverneur lui-même dit qu’il ne reconnaît pas avoir fait ce travail. Le ministre peut en profiter et mettre de côté son arrêté », propose cette voie. A l’en croire, le ministre est comme un père de famille. Il est responsable et il est la voix des sans voix, ceux qui n’ont pas un appui politique. « S’il est la voix des sans voix, il n’a qu’à sauver ces gens là », ajoute notre source.

Contacté pour avoir sa version de fait, l’ancien gouverneur de la province du Kasaï oriental qui se trouve être mis en premier rang dans ce dossier qui s’apparente à celui de la santé dans la même province, n’a pas répondu à notre préoccupation. Le feuilleton de l’arrêté ministériel du SECOPE vient là de prendre une nouvelle tournure. Le ministre provincial de l’enseignement a formellement instruit le directeur provincial du SECOPE de ne pas exécuter cet arrêté. Désormais la balle est dans le camp du ministre de l’EPST Willy Bakonga, qui a tout intérêt de sauvegarder l’équité, la méritocratie.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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