RDC: la Cenco déplore que la gratuité de l’enseignement de base repose sur l’exploitation des enseignants

RDC: la Cenco déplore que la gratuité de l’enseignement de base repose sur l’exploitation des enseignants
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Est-ce possible de dire que la gratuité de l’enseignement est un échec ? Tous les débuts de rentrée scolaire sont caractérisés par le même scénario : la grève. Les enseignants n’ont d’autre occasion pour faire pression sur le gouvernement qu’à l’approche de la rentrée scolaire. Cette année a pour particularité : le fait que la plupart des enseignants du réseau catholique aient appelé à faire grève. Position qu’ils maintiennent jusqu’à ces jours, deux semaines après la rentrée scolaire.

Comme l’eau qui a fait déborder le vase, la manifestation des élèves, réclamant la reprise des cours dans leurs écoles respectives à Kinshasa, a été vue comme un sabotage. De quoi revitaliser un conflit qui existe déjà entre le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et technique et le réseau des écoles conventionnées catholiques, dont la Cenco se fait porte-parole. D’un côté, Tony Mwaba, ministre de l’ESPT, fait savoir que ces enseignants sont instrumentalisés pour saboter la gratuité de l’éducation. De l’autre, la Cenco n’a pas trop attendu pour donner sa version sur les revendications des enseignants. Vendredi 22 octobre, Mr l’abbé Nshole, secrétaire général de la Cenco, était face à la presse. Dans une déclaration qu’il a lue au nom des prélats catholiques, il soutient que ce mouvement de grève est une manière de protester contre le sous financement de l’éducation.

« Ce mouvement de grève ne signifie pas le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique, mais plutôt, une manière de protester contre le « sous financement de l’éducation » qui ne permet pas aux enseignants de toucher un salaire significatif», indiquent les prélats catholiques dans leur déclaration.

Pour eux, la gratuité est un droit constitutionnel. Elle est donc irréversible et non négociable, mais cela n’est possible que si les réformes nécessaires se mettent en place et les moyens financiers conséquents les accompagnent.

« Il est hors de question que la gratuité de l’enseignement de base repose sur l’exploitation des enseignants, il est urgent que le gouvernement se penche sur toutes les questions des fonds soulevées« , soutiennent les prélats.

Les évêques déplorent “les intimidations et les menaces des enseignants qui ne réclament que leurs droits conférés par l’accord de Bibwa à défaut l’accord Mbudi”.

Quoi qu’il en soit, la CENCO réitère sa disponibilité à accompagner la mise en œuvre effective et réaliste de la gratuité de l’enseignement de base pour autant que le gouvernement soit disponible à une collaboration sincère », conclut la Cenco.

Cela fait trois ans que le gouvernement a appliqué la gratuité de l’enseignement dans toutes les écoles publiques. Pourtant, les grèves se sont multipliées. Les syndicats des enseignants réclament l’amélioration de leur salaire.

Ronsard Luabeya

Rédaction

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