Tensions Kasaïens-Katangais: le Professeur Valérie Kabiena parle de la manipulation politicienne

Tensions Kasaïens-Katangais: le Professeur Valérie Kabiena parle de la manipulation politicienne
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Comment expliquer les tensions tribales qui ont prévalu entre les communautés Kasaiennes et Katangaises ? Ces dernières semaines, la situation a atteint son pic au point d’attirer l’attention du président de la République Félix Tshisekedi. Une conférence interprovinciale, réunissant les autorités de deux régions Kasaï et Katanga, a eu lieu à Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga. Des résolutions ont été prises à l’issue de la table ronde clôturée par le Chef de l’Etat.

Comment ces tensions sont vues du point de vue sociologique ? Nous avons approché le Professeur Valérie Kabiena Kuluila. Le sociologue explique que dans le contexte actuel, la migration n’est pas l’apanage de Kasaiens. Mais elle rentre dans la liberté de circulation l’un de droits fondamentaux de l’homme.

Il rappelle que c’est un phénomène naturel. « D’ailleurs tous, nous sommes produit du mouvement migratoire. Nous sommes venus du Sahara pour nous retrouver aujourd’hui en Afrique centrale», a-t-il indiqué. A l’en croire, les Kasaiens ne doivent pas être victimisés car d’autres populations comme celles de Bandundu, celles du Katanga en l’occurrence celles de Malemba Nkulu et Dilolo affluent vers Lubumbashi.

Pour lui, Ies tensions survenues ces derniers jours au Katanga sont motivées par des raisons politiciennes avec des calculs électoralistes. « Et d’ailleurs c’est pour des raisons politiciennes qu’on évoque ça, on l’a évoqué en 1960,en 1990 et en 2000 mais pourquoi entre 1960 et 1990 on n’évoquait pas ça. Entre 1992 et 2022 on ne l’a pas évoqué, c’est seulement aujourd’hui ? C’est pour des raisons politiciennes et avec des calculs électoralistes», a poursuivi le sociologue.

Par ailleurs, il propose de la création des richesses, le courant au Kasaï afin de mettre fin à cette vague de migration.

« S’il faut freiner le mouvement pour des raisons de pauvreté. Alors il faut créer des richesses dans le lieu d’origine. Or dans le lieu d’origine, la pauvreté n’est pas naturelle, mais stratégique , sciemment mise au point pour clochardiser le peuple Kasaïen. Maintenant qu’il y a les conséquences de cette pauvretée, on se plaint. Qu’on crée des richesses au Kasaï. Le courant d’Inga passe ici vers l’Afrique du Sud mais le Kasaï n’a pas du courant pendant que les pylônes y passent», souligne le Professeur Valérie Kabiena.

Célé Tshimanga Buanga

Rédaction

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