RDC : Marcellin Bilomba victime expiatoire d’une magouille à la Sonahydroc ?

RDC : Marcellin Bilomba victime expiatoire d’une magouille à la Sonahydroc ?
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Le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures du Congo (Sonahydroc) Marcellin Bilomba a été suspendu de ses fonctions avant de les perdre complètement. Comme si cela ne suffisait pas, les services de migration ont reçu instruction de ne pas le laisser sortir du pays parce que faisant l’objet d’une enquête sur une somme colossale qu’il aurait détournée dans cette entreprise du portefeuille.

Coulisses.net a voulu percer le mystère pour essayer de comprendre comment celui qui a été conseiller principal (CP) du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au collège économique et financière (Ecofin) a pu quitter tôt la Sonahydroc où il assumait les fonctions de Directeur Général. Dans notre enquête, nous avons contacté plusieurs sources, des cadres et agents de cette société publique. Plus personne ne fait un mauvais témoignage contre Marcellin Bilomba.

Accusations portées contre le DG

En effet, Marcelin Bilomba est accusé d’avoir détourné une somme de 130 millions de dollars américains logés dans la banque UBA pour le compte de la Sonahydroc. Il est également reproché d’avoir détourné la somme de plus de 5 millions de dollars américains des dividendes.

Ces faits constituant en principe une grave compromission dans l’exercice des fonctions d’un mandataire public, doivent nécessairement exiger une procédure qui va de la révocation, à la comparution devant les tribunaux, avant la restitution de l’argent présumé détourné et finir en prison comme dernières sanctions. Cependant plusieurs révélations découlent de notre recherche de la vérité dans ce dossier qui a embrasé les réseaux sociaux, avec des attaques acerbes dirigées contre Marcellin Bilomba.

La vérité sur les dividendes

Chaque année, la société nationale des hydrocarbures du Congo bénéficie des dividendes de la société pour le développement pétrolier du Littoral congolais (Lirex s.a.r.l) dont elle est associée. Ce montant n’avait jamais été révélé depuis la nuit des temps. La première fois que les agents de cette société ont été informés du chiffre des dividendes, c’est sous la direction de M. Bilomba, rapporte une source à l’interne. Plus de 5 millions de dollars ont été ramenés dans les caisses de l’entreprise au retour du désormais DG honoraire, de Paris où il a pris part le 24 mars 2023 à l’Assemblée générale ordinaire des associés de la société pour le développement pétrolier du Littoral congolais (Lirex s.a.r.l).

Dans le temps, renseignent des sources concordantes, cet argent finissait dans les poches de quelques autorités politiques du pays et les membres du comité de gestion de la Sonahydroc. De fausses dépenses montées de toute pièce, appuyées par des factures qui ne disent pas leur nom, des dettes fabriquées, étaient utilisées pour diluer les dividendes pendant que les agents enregistraient des arriérés de salaire et croupissaient dans la misère.

Le DG Bilomba a-t-il détourné les dividendes ?

C’est la question que plusieurs personnes se posent. En fait, Il s’avère selon des sources sûres que le DG honoraire de la Sonahydroc a ramené 5.524.792, 58 dollars américains considérés comme dividendes de l’année 2022. Le procès verbal de l’assemblée générale avait noté que le montant net payable à la Sonahydroc SA est de 5. 524.792,58 USD qui correspond à sa part de dividendes affectée par la saisie de 644.021, 86 sur le compte de Lirex USD et CDF à FBNbank, en exécution partielle du jugement rendu par le tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe le 09 mars 2021.

Étant donné la multitude de dettes dont celle de l’ancien DG évaluée à environ 1.700.000 dollars américains, la réclamation par les anciens travailleurs de Petro Zaïre reversés à la Sonahydroc d’un montant 5.600.000 dollars américains et pour éviter les saisies intempestives d’attributions, la direction générale de cette entreprise sous M.Bilomba Mbala a signé un contrat fiduciaire Sonahydroc en avril 2023. Ainsi de ce montant de 5.524.792,58 dollars américains, l’entreprise a fait une convention de prêt avec la banque, prenant en compte des taux d’intérêt.

Pour en avoir une idée claire, nous avons interrogé un banquier expérimenté. Ce dernier a expliqué le compte fiducie. « Le compte fiducie est un contrat signé avec la banque pour mettre l’argent hors des saisies intempestives des comptes », a-t-il expliqué.

Versé dans le compte de l’entreprise et non d’un individu, cet argent a servi notamment à la paie des arriérés de décembre 2022, janvier, février et mars 2023 sans oublier les retraités. C’est la seule goutte qui a fait déborder le vase.

De l’affaire de 130 millions de dollars américains

La société nationale des hydrocarbures du Congo se ravitaille en produits pétroliers auprès des fournisseurs étrangers très exigeants. Parmi ces exigences, il y a notamment la garantie bancaire. Les fournisseurs doivent être rassurés que la facture des produits livrés à la Sonahydroc sera payée sans difficulté. Pour ce faire, l’entreprise du portefeuille a obtenu de la banque UBA une garantie de 130 millions de dollars américains avec l’aval du ministère des finances donc, du gouvernement. Ce n’est pas l’argent traçable dans les livres de l’entreprise, confie un haut cadre de la Sonahydroc. Le gouvernement via les ministères des finances et du portefeuille ont signé cette garantie souveraine afin de faciliter la tâche à l’entreprise.

Cette garantie peut alors permettre à la société de prendre les produits pétroliers qu’elle va vendre avant de recouvrer l’agent dans trois mois afin de payer la dette. «Les 130 millions ce n’est pas un crédit décaissable. C’est plutôt un instrument financier pour permettre d’importer les produits. C’est une garantie bancaire…», précise un haut cadre de cette entreprise qui a requis l’anonymat.

Marcelin Bilomba a-t-il détourné l’argent de la Sonahydroc ? Quelle sera l’issue du procès ouvert par le parquet près la cour des comptes? Marcelin Bilomba va-t-il droit vers la prison de Makala? lui fallait-il accepter le deal pour le partage de ce fonds ?Toutes ces questions et bien d’autres encore seront répondues dans nos prochaines publications relatives à ce dossier.

Même s’il a refusé de se prononcer à la presse à ce sujet , le Directeur Général va, selon ses proches, réagir d’ici peu pour faire toute la lumière et répondre sans gants aux questions des hommes de médias.

Marcelin Bilomba et deux hauts cadres de la société ont été entendus à la cour des comptes. Dans les couloirs de la haut cour et d’après les proches des hauts cadres, le discours est le même, le dossier est vide.

Marc Valentin Kalcind et JLC

Rédaction

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