RDC : Démission de Ilunkamba, qui perd et qui gagne ?

RDC : Démission de Ilunkamba, qui perd et qui gagne ?
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Le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba menace de démissionner pour ce qu’il considère comme « arrestation brutale et arbitraire du Vice-premier ministre et ministre de la justice ». Il l’a fait savoir dans la déclaration rendue publique ce samedi 27 juin 2020. Du coup, la question qui s’invite est de savoir, à qui cette démission profite-t-elle?

Répondre à cette question, exige de scruter ladite déclaration. Le premier ministre estime que l’arrestation « grave et sans précédent » du Vice-premier ministre ministre de la justice et garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende « est de nature à fragiliser la stabilité et le fonctionnement harmonieux des institutions et à provoquer la démission du gouvernement ».

Les membres du gouvernement soutiennent que l’arrestation de leur collègue est « une l’humiliation », en plus, elle est faite « en violation des règles élémentaires d’un état de droit ». De surcroît, cette arrestation avouent les membres du gouvernement « ne repose pas sur des frais infractionnels, ne rencontre pas les conditions de la flagrance et viole les délibérations du conseil des ministres ».

Ilunga Ilunkamba n’est-il pas entrain d’offrir une passe d’or au président Félix Antoine Tshisekedi quand il menace la démission du gouvernement ? Les raisons sont légions. D’abord, il évoque une instabilité des institutions qui serait la résultante de cette arrestation. Il va sans dire que le chef de l’État est bousculé de toutes parts par tant les membres de sa famille politique que certains politiques étrangers pour mettre fin à la coalition CACH-FCC qui dirige le pays actuellement.

Mais pour y arriver, le chef de l’État a besoin d’une passe d’or, mieux des conditions favorables qui ne peuvent se traduire que par la crise institutionnelle persistante. Cette crise a longtemps élu domicile dans les institutions, depuis le refus par le ministre du portefeuille de mettre en application les ordonnances présidentielles portant nomination des mandataires à la SNCC et Gecamines, à l’actuel dossier relatif aux lois contestées en passant par la destitution du premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Le chef de l’État a-t-il nécessairement besoin d’un gouvernement pour diriger le pays et mener sa vision? Constitutionnellement, la réponse est positive. Mais dans la pratique, Félix Tshisekedi a démontré à la face du monde qu’il était à même d’ouvrir plusieurs chantiers d’intérêt général comme la construction des sauts-de-mouton, des maisons préfabriquées,etc.

Très clairement, la démission du gouvernement aujourd’hui, ne profitera en rien le camp FCC qui prétend avoir le monopole des menaces de démission. La sagesse voudrait par conséquent que Sylvestre Ilunga Ilunkamba et son gouvernement qui du reste est mixte ( composé des ministres issus de plusieurs familles politiques).

Sylvestre Ilunga demande au président de la République, « garant du bon fonctionnement des institutions, de saisir le conseil supérieur de la magistrature pour l’ouverture d’une action disciplinaire à charge des magistrats qui ont procédé à l’arrestation arbitraire » de Celestin Tunda Ya Kasende et interpelle les service de police et de sécurité « en ce que leurs agissements doivent se baser sur le strict respect de la constitution et des lois de la république ». Il prévient que « dès que les responsabilités seront établies, les auteurs seront punis ».

Le chef du gouvernement « demande solennellement au président de la république de garantir le bon fonctionnement des institutions et d’assurer le respect de l’état de droit, de veiller au respect de toutes les procédures constitutionnelles, légales et réglementaires notamment les immunités dont sont couverts les membres du gouvernement ainsi qu’à leur sécurité physique et juridique ».

Ilunga Ilunkamba qui rappelle les dispositions de la loi, soutient que les délibérations du conseil des ministres sont secrètes, « aucun membre du gouvernement ne peut être poursuivi pour des opinions émises lors des délibérations du conseil des ministres ».

Christelle K.

Rédaction

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