Kasaï oriental : relance de la Miba, il faut changer l’actuelle équipe dirigeante de la société, plaident les acteurs de la société civile
Listen to this articleLe plan de relance de la Société minière de Bakwanga a été adopté à l’unanimité, vendredi 06 janvier 2023, à l’issue d’un atelier de restitution et de validation dudit plan. Il sera soumis incessamment au conseil des ministres pour son adoption définitive par le gouvernement.
Ce plan est à exécuter dans 5 ans et est évalué à 453 millions USD. Il est accompagné d’un plan d’investissement de 161 millions USD à exécuter dans 3 ans. Tous ces capitaux permettront à la MIBA de reprendre vie et sa place de poumon économique de la province du Kasaï oriental. Toutefois, tout en saluant l’adoption du plan de relance, la société civile du Kasai oriental estime qu’il faille penser à la redynamisation ou au mieux au remplacement de l’actuel comité directeur.
Changement de l’actuelle équipe dirigeante de la Miba
Ce point de vue est partagé par Dieudonné Tshimpindibua, coordonnateur provincial du Conseil régional des organisations non gouvernementales (CRONG). Il soutient qu’il faut changer les gestionnaires de la Miba et nommer une nouvelle équipe dirigeante capable de gérer la société.
« Je voudrai qu’on change ces gestionnaires et qu’on cherche une autre équipe, que l’équipe soit à la hauteur de gérer la Miba. Il y a un système à la Miba que j’avais dénoncé. C’est notamment le remplacement frauduleux des diamants qui s’effectue au polygone de la Miba en commençant par le triage jusqu’à la sortie. C’est un circuit où on ne sait pas comment ça s’effectue. J’avais dénoncé le vol qui s’effectue à la Miba », a déclaré ce cadre de la société civile, soutenant que l’actuelle équipe dirigeante ne saura produire de bons résultats.
Parmi ceux qui pensent que l’actuel comité directeur a brillé par le manque de résultats, il y a Nicolas Mbiya, militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha). Depuis quelques années, il mène des plaidoyers en faveur de réelles reformes au sein de cette société et dénonce souvent la mauvaise gestion. S’appuyant sur un rapport de l’Inspection générale des finances, ce militant pro-démocratie exige le changement de l’équipe dirigeante.
« L’actuelle équipe dirigeante est citée dans un rapport de l’Inspection générale des finances comme celle ayant ponctué d’importants dysfonctionnements au plan de la conformité et même au plan de la gestion logistique et financière de la société. On ne peut pas envisager d’aller plus loin avec eux. Il faut essayer de changer cette équipe », a-t-il fait savoir à Coulisses.net.
Créer un comité de gestion de la dotation de 0,3% du chiffre d’affaires de la Miba
Comme l’a fait la SACIM en septembre 2022 en élaborant un cahier de charge suivi par un comité de gestion de la dotation de 0,3% de son chiffre d’affaires, la Miba devrait faire de même. D’après le coordonnateur de CRONG Dieudonné Tshimpindibua, la Miba devra penser à rétrocéder aux communautés locales. Il indique qu’il faut résoudre ce problème avec les Bakwanga qui, depuis des années, estiment que leurs droits sont empiétés. C’est pourquoi, il préconise la création d’un organisme chargé de gérer la dotation de 0,3 % du chiffre d’affaire de la Miba et de suivre le cahier de charge.
« Ce qu’on a fait avec SACIM, c’est ce qu’on va faire avec la Miba. Si la Miba commence à produire, nous allons demander l’élaboration d’un cahier de charge avec la communauté. Il faut qu’il y ait aussi élection des membres du comité de gestion de la dotation de 0,3% du chiffre d’affaires de la Miba », a dit M. Dieudonné Tshimpindibua.
Par ailleurs, Nicolas Mbiya espère que la mise en œuvre de ce plan serve effectivement à réparer l’injustice sociale et redonner à la Miba la vie qu’elle mérite. Sa situation actuelle affecte, d’après lui, « non seulement les travailleurs, mais également toute la région qui vivait d’une manière ou d’une autre au bon fonctionnement de cette société ».
Il faut noter que l’atelier de validation du plan de relance de la Miba fait suite aux instructions fermes du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a été saisi par le Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS) sur cette situation de quasi-faillite de la MIBA. En son temps, le président avait alors instruit le Gouvernement de faire élaborer par le COPIREP un plan de sauvetage de la MIBA. Ce qui a été fait depuis décembre 2021.
Ronsard Luabeya
