Kasaï oriental : Premier cas de Covid19, à qui la faille ?

Kasaï oriental : Premier cas de Covid19, à qui la faille ?
Listen to this article

La province du Kasaï oriental a enregistré son premier cas positif de coronavirus ce mercredi 09 septembre tel qu’annoncé par le gouverneur Jean Maweja tard dans la soirée.

« Le comité provincial de riposte contre la Covid19 informe la population du Kasaï oriental qu’il vient d’enregistrer son premier cas de coronavirus. Ce résultat nous est parvenu ce jour, alors que la victime était décédée depuis le 25 août 2020 », a annoncé le chef de l’exécutif provincial dans un message à la presse.

Dans ce même message, le président du comité privincial de riposte la Covid19 qui cite les sources médicales a aussi signalé que « certains patients présentant des signes de détresse respiratoire sont observés ces derniers temps dans les hôpitaux de la place ».

D’où vient la faille ?

Après la déclaration du premier cas de la pandémie à coronavirus dans la province du Kasaï oriental, la grande question reste celle liée à la responsabilité. Qui porte la charge de cette apparition de la maladie? A n’en pas douter. La responsabilité est partagée. Du plus haut sommet, au petit peuple.

Partant du plus haut sommet, la levée de l’État d’urgence sanitaire bien que essentiellement importante pour la vie et la survie de la population congolaise en général et Kasaïenne en particulier, a provoqué une vague de déplacement des populations dune province à l’autre à laquelle s’est mêlée une négligence notoire dans le respect des gestes barrières.

A niveau provincial, les efforts du gouvernement Maweja pour lutter contre la pandémie ont servi seulement pendant la période de confinement. Un mois après la levée de la mesure, la province a enregistré son premier cas. Les personnes ont du coup oublié de se laver les mains malgré la présence des gigantesques dispositifs de lavage de mains installés dans plusieurs coins et recoins de la province. Le respect de la distanciation physique a laissé place aux attroupements devant les banques et les maisons commerciales, des attroupements dans des lieux de culte. Pire, les agents commis à l’hygiène aux frontières pour prélever la température des passants, ont brillé par le laisser-aller. Ils quémandent de petites sommes surtout aux passagers à bord des jeeps climatisées, oubliant leur tâche première.

Le personnel soignant a fait preuve de manquement grave en privilégiant le secret d’État. Un cas soupçonné depuis longtemps, suivant le traitement, sans en appeller à la forte vigilance de la population, à tel point que le corps de la défunte a été emmené au cimetière tambour battant, avec des multitudes de personnes, sans tenir compte des gestes barrières (distanciation physique) ce, après observation du deuil.

La population est restée dans une distraction la plus totale. À ce jour, aucune mesure barrière n’est valablement et rigoureusement respectée. Le dispositif de lavage de mains contient à certains endroits, de l’eau non chlorée et sans savon. Les cache-nez sont portés au menton et non comme cela est exigé. Il est devenu même un mot de passe pour accéder à certaines installations. Les inconscients continuent à se serrer la main et à s’embrasser. Le transport en commun à moto et à véhicule n’observe guerre les règles édictées par les autorités compétentes. Une moto transporte jusqu’à 4 personnes à l’intérieur de la ville et près de trois en ville.

Dans son message, le chef de l’exécutif provincial a rappelé toutes les mesures barrières à observer. Reste à savoir si, au moins pour le moment les gens comprendront l’importance de veiller à ces règles d’hygiène. Jean Maweja invite aussi toute personne qui aurait l’information sur un cas probable de Covid19, d’en informer « sans stigmatisation », le comité de riposte, à travers le numéro 089 684 8888. L’heure est à la recherche des cas contacts et des contacts des contacts.

Coulisses.net

Rédaction

Rédaction

Coulisses.net, la géante machine de l’actualité RD Congolaise.