Kasaï oriental : arrestation d’un conducteur d’engins commis à la modernisation de la voirie de Mbujimayi, pour vol de carburant

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Soucieux de moderniser la voirie de la ville de Mbujimayi chef-lieu du Kasaï oriental comme celle des autres villes du pays, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a initié deux grands projets notamment TSHILEJELU qui concerne 25 kilomètres exécuté par l’entreprise CREC7 et la modernisation de 35 kilomètres exécutée par l’entreprise Safrimex. Le constat est cependant malheureux sur terrain. Les conducteurs de plusieurs engins commis à tous ces travaux se livrent à coeur joie au vol systématique des intrants (carburant, ferrons, ciment, etc).

Le cas le plus flagrant c’est celui du conducteur du camion benne surpris en jeudi dernier en train de soutirer le carburant pour le vendre aux commerçants communément appelés Kadhafi. Le fait s’est passé en début d’après-midi sur la route qui va vers le site de Tshiala. Le conducteur de ce camion appartenant à l’entreprise Safrimex a été pris la main dans le sac par la population qui a alerté un député provincial qui empruntait la même route.

« Quand nous avons vu le véhicule stationné ici, pendant que nous étions de l’autre côté, on nous a alerté qu’on vole le mazout. Nous avons accouru aussi ici. Nous avons appelé le député Kasamba qui venait de Mbujimayi vers Tshiala et lui avons demandé de se précipiter parce qu’on volait le mazout par le chauffeur du véhicule qui prend les graviers dans la carrière. Nous avons trouvé trois personnes. Les autres ont fui et seul le chauffeur est resté», témoigne un paysan.

Et un autre d’ajouter :

« Ils volent régulièrement le mazout. Il faut renforcer la sécurité. Qu’on commence à les envoyer avec un policier».

Cette voie est très fréquentée par les conducteurs motos. Plusieurs d’entre eux qui se sont arrêtés sur le lieu du vol, ont confirmé que le vol est fréquent. Les conducteurs des véhicules et autres engins mobilisés pour ces travaux, profitent des coins renfermés pour vendre le carburant.

« Le matin nous avons surpris un autre en train de sortir le mazout au niveau de Tshimvuluila avant d’entrer chez les chinois [ Ndrl: à l’entrée de l’usine de concassage]. Le chauffeur du tracteur de couleur jaune, qui a la teinture sur sa tête-là. Nous l’avons trouvé en train de vendre le carburant. Voilà ceux qui font souffrir FATSHI», a confié un conducteur moto à coulisses.net.

Le député provincial Zébédé Kasamba qui a alerté le ministre provincial de l’intérieur croit fermement que «ça, c’est la volonté de Dieu qui s’est accomplie pour qu’on arrête les voleurs qui ne veulent pas du développement de ce Kasaï». Alors qu’il quittait l’Assemblée provinciale, il explique qu’il a été appelé par les paysans pendant que l’opération était en cours.

« Je suis arrivé à Tshitenga et on m’a appelé pour me dire de me précipiter parce qu’on volait le carburant. Quand je suis arrivé avec le véhicule, j’ai trouvé ce monsieur en train de mettre le tuyau dans le bidon et le carburant a commencé à couler. Ça c’est le deuxième bidon. Il a déjà rempli un autre. Quand je lui ai demandé où se trouvait le chauffeur, il m’a dit que le chauffeur est allé prendre le tracteur et lui était receveur. J’ai demandé qu’on le garde d’abord. J’ai appelé le ministre de l’intérieur pour lui tenir informé. C’est ainsi qu’il a envoyé cette équipe qui a trouvé le monsieur déjà menotté. Nos frères ne veulent pas ce que Félix fait afin qu’il y ait un changement. Il faut qu’il soit sanctionné par la justice», a-t-il expliqué à coulisses.net.

Le chauffeur voleur a avoué sur place qu’un bidon de 20 litres se négocie à 70.000 FC. Il a également précisé que les acheteurs ont pris fuite à l’arrivée du député. Conducteur du camion 117 de l’entreprise Safrimex immatriculé 2720BN01, il se rendait à la carrière située à environ 7 kilomètres du lieu de son forfait, au niveau de Lukalenga à Bena Mpwanga. Il a été arrêté, conduit au cachot de la mairie de Mbujimayi où il a du passer la nuit avant d’être acheminé au parquet pour fixation du dossier. Il court le risque de faire la prison.

Marc Valentin Kalcind