Kasaï oriental : à l’assemblée provinciale, le mouvement « Rien Sans les Femmes » plaide pour le vote d’un édit portant lutte contre les violences basées sur le genre

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Le mouvement Rien Sans les Femmes (RSF) a organisé vendredi 17 décembre 2021 dans la salle des plénières de l’assemblée provinciale, une table ronde sur la lutte contre les normes culturelles rétrogrades à l’intention des députés provinciaux du Kasaï oriental. Ces assises d’une journée ont réuni les élus provinciaux, le personnel administratif de cette institution, les membres du gouvernement provincial et ceux du mouvement RSF.

Selon madame Rose Mbuyi, point focal de cette structure au Kasaï oriental, l’objectif de cette table ronde est de solliciter l’engagement des représentants du peuple afin « d’élaborer un édit provincial dans le cadre de la lutte contre les violences basées sur le genre« , faisant allusion aux normes culturelles négatives qui ruinent la vie des femmes et des filles dans la société Kasaïenne.

« Par rapport à toutes les formes de violences basées sur le genre, nous avons la foi que nos députés provinciaux pourront endosser un édit afin de lutter contre les violences basées sur le genre« , souhaite Rose Mbuyi qui entend voir ces antivaleurs être éradiqués dans la société.

Cette démarche est saluée non seulement par les élus provinciaux, mais aussi par le personnel administratif de l’organe délibérant. À l’ouverture de cette table ronde, le président de l’assemblée provinciale Athanase Kabongo Kalala Malebongo a salué l’initiative du mouvement RSF qui prend à main le projet Tufaulu Pamoja (réussir ensemble), financé par CAFOD en vue de promouvoir la participation des femmes et des jeunes aux instances décisionnelles.

Plaidoyer des femmes accepté

Les élus provinciaux ont, à l’unanimité accepté le plaidoyer du mouvement Rien Sans les Femmes et attendent de lui une proposition d’édit portant sur la lutte contre les violences basées sur le genre dans la province du Kasaï oriental, édit qui sera soumis à l’assemblée plénière pour vote. La table ronde a été assortie des recommandations entre autres, réviser la loi électorale, encourager l’abandon des pratiques et traditions coutumières hostiles à l’engagement politique et civique des femmes et des jeunes, ériger en infraction les propos discriminatoires tenus à l’égard des femmes et des jeunes, intensifier les sessions de formation et ateliers en faveur des femmes et des jeunes pour leur capacitation.

« Nous sommes très contents parce que les femmes sont venues pour plaider leur cause et la cause des jeunes dans notre société. C’est ça la philosophie, la vision même du chef de l’État. Nous avons reçu et on a essayé de parler. On a échangé avec les députés et aussi le personnel administratif de l’assemblée provinciale. Il y a aussi les recommandations que nous avons formulées. Bref, nous avons dit qu’il y a des postes qu’on peut acquérir à travers le vote, il y a aussi les postes de nomination. S’il y a des postes de nomination, nous, à l’assemblée provinciale, nous ne pouvons pas éviter à propulser les femmes et les jeunes…Nous travaillons pour que les femmes et les jeunes puissent avoir les places de choix dans notre société », promet Athanase Kabongo Kalala Malebongo à l’issue de la table ronde.

« Moi entant que femme, ça m’a vraiment touché parce qu’il faut aussi participer dans beaucoup d’institutions compte tenu de la diminution des femmes par-ci par-là…j’ai encouragé les mamans d’organiser des conférences des femmes pour améliorer notre condition de vie entant que femme. J’ai recommandé de prendre l’édit là entant qu’une femme et discuter avec les députés, comme ça on peut le passer à l’assemblée provinciale« , ajoute pour sa part, Julie Kalenga , questeur de l’assemblée provinciale, l’une de deux femmes de cette institution sur 24 députés.

En effet, le mouvement Rien Sans les Femmes est implanté dans 14 provinces de la RDC dont le Kasaï oriental. Il a été créé dans le but ultime de militer en faveur de la participation égalitaire des femmes et des jeunes aux instances de prise des décisions (gouvernement national et provincial, bureau des assemblées nationale et provinciale, division, mairie, commune, quartiers, etc), ainsi que dans les services étatiques. Pour y arriver, le combat contre les antivaleurs dont les violences basées sur le genre s’avère nécessaire et opportun pour cette structure.

Marc Valentin Kalcind