RDC-30 juin : « 63 ans après, le rêve des pères de l’indépendance reste toujours un rêve au Congo», Jeanot Lubamba
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A l’occasion de la célébration, ce 30 juin, la fête de l’indépendance, le chercheur Jeanot Lubamba se montre très préoccupé de la situation difficile que traverse la République démocratique du Congo sans pouvoir relever la tête en 63 ans de souveraineté nationale et internationale.
Dans une réflexion qu’il a partagée avec la rédaction de Coulisses.net, l’Assistant de l’Université de Mbujimayi constate que le rêve des pères de l’indépendance ne prend toujours pas corps. Des défis multisectoriels demeurent intactes d’un régime à un autre.
« Faire du Congo une grande Nation au cœur de l’Afrique, reste le plus grand rêve nos pères de l’indépendance, acquise le 30 juin 1960 et célébrée chaque année. Mais depuis 63 ans, ce rêve reste toujours un rêve ! En effet, de Kasa-Vubu à Tshisekedi – en passant par Mobutu et les deux Kabila – des défis énormes et multisectoriels demeurent et mutent d’un régime à l’autre. Et pour moi, chaque le 30 juin doit être une journée de méditation, de réflexion, d’évaluation de la marche du Congo vers la réalisation de ce grand rêve et non une journée de fête», a-t-il affirmé.
Parmi les défis, il note par exemple des maux qui caractérisent la gestion et la gouvernance publiques, fragilisant les conditions de vie des populations pauvres. Jeanot Lubamba mentionne que la corruption et le détournement des deniers publics sont un système endémique et institutionnalisé. Pour lui, la justice n’est toujours pas effectivement flegmatique et affranchie pour être un facteur de paix sociale.
Sur le plan politique, ce chercheur précise que les partis et regroupements politiques sont encore au centre de l’action politique en lieu et place de l’intérêt général du peuple. Il ajoute que le social du peuple reste encore un défi. « Les solutions aux problèmes congolais sont encore attendues des organisations mondiales et africaines ou des puissances étrangères comme nous l’avons vécu au plus fort notamment de la pandémie de Corona virus et de la guerre dans l’Est du pays», déplore-t-il.
Jeanot Lubamba relève également le manque d’hôpitaux pouvant prendre en charge les patients : les plus grandes formations ayant coûté pourtant beaucoup au trésor public étant devenus des mouroirs ; le manque d’hommes d’Etat sérieux et soucieux du développement du pays et du bien-être de son peuple et dévoués à accompagner le Président de la République dans sa vision.
En 63 ans d’indépendance, Jeanot Lubamba s’indigne du fait que les populations soient sauvagement meurtries chaque jour à l’Est du pays depuis près de trois décennies, avec une MONUSCO dont le vrai rôle est à questionner, que le système éducatif change sans aucune prise en compte des préalables fondamentaux et que des services de sécurité (armée, police, services de renseignement…) soient toujours infiltrés à tous les niveaux.
« Dans un tel pays, l’indépendance ne se fête pas, elle se pense. Dans l’idée de nos pères de l’indépendance, il y a donc lieu de s’interroger : c’est quoi en fait l’indépendance que le Congo a acquise le 30 juin 1960 ? Quel Etat faut-il pour une grande Nation au cœur de l’Afrique ? Quelles stratégies et quels mécanismes faut-il mettre en place pour la stabilisation dans l’Est du Congo et dans tout le pays ? Quels dirigeants faut-il au Congo pour que ses richesses profitent principalement à ses fils et filles ? , s’interroge Jeanot Lubamba.
Ronsard Luabeya
