Lomami: le député national Robert Kaniki Mesu alerte sur l’infiltration des Rwandais qui constituent « une bombe à retardement » à Lusuku

Lomami: le député national Robert Kaniki Mesu alerte sur l’infiltration des Rwandais qui constituent « une bombe à retardement » à Lusuku
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Le forum sur le renforcement de la cohésion sociale dans la région du Centre de la République Démocratique du Congo, organisé à Béatrice hôtel samedi 17 décembre 2022 a été une occasion en or pour le député national Robert Kaniki Mesu Tshiakatumba de dénoncer l’envahissement et l’infiltration « jusqu’à la moelle épinière » du pays par les Rwandais.

À l’étape des échanges, l’élu de Ngandanjika qui se préoccupe de la question depuis des années, a fait état de la présence, mieux de l’infiltration des rwandais non seulement dans l’Est du pays, mais aussi à l’intérieur notamment à Lusuku dans le territoire de Luilu, en province de Lomami, «Lusuku que nous craignons qu’il soit devenu centre de rayonnement (centre à partir duquel on peut se diriger dans toutes les directions à travers la région)», dit-il. Il s’agit, de 1500 Hutus Rwandais qui ont déjà totalisé à ce jour 25 ans depuis leur cantonnement dans cette partie du pays. Il craint pour cela le pire, étant donné qu’ils se sont déjà multipliés et se retrouvent à ce jour à Ngandanjika, Mweneditu, et dans plusieurs autres coins de la région.

« En 1997 lors de l’invasion de l’AFDL, 1500 hutus rwandais ont été reçus à Mbujimayi. Ils ont été orientés sur le site de Lusuku dans le territoire de Luilu. Ça fait maintenant 25 ans. Qu’est-ce que ces gens sont devenus? Ils étaient 1500, il y a 25 ans, toute une génération. Qu’est-ce qu’ils sont devenus. Est-ce que ce n’est pas une manière d’élever chez nous, dans une base, un éléphanteau avec toutes les conséquences que cela comporte? Est-ce que ce gens-là ne sont pas une véritable bombe à retardement que nous gardons ? », s’interroge Robert Kaniki sur un ton ferme.

Tirant leçon de tristes événements relatifs à l’incursion de la milice de Kamwena Nsapu dans le Kasaï central, événements qui ont laissé des stigmates dans le corps et l’esprit des Kasaïens en général, le député national Robert Kaniki a lancé une invitation pressante au Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières Daniel Aselo Okito, pour procéder sans délai à l’identification de tous ces hutus. « Nous demandons au ministre de l’intérieur de veiller à ce dossier pour qu’on identifie ces gens-là», a-t-il déclaré soutenant que cela rentre dans le cadre de la recherche effrénée de la cohésion sociale, la paix et l’unité de la région, objectifs poursuivis par le forum.

Découpage territorial ou balkanisation du pays?

Opposé dans une certaine mesure au découpage territorial précisément dans la province du Kasaï oriental ancienne configuration, Robert Kaniki Mesu Tshiakatumba estime que cette démarche n’a rien apporté en termes de développement de ces entités. Le bilan qu’il dresse est largement négatif. C’est ici qu’il a à nouveau lancé le défi au VPM de l’intérieur et décentralisation. Il lui a demandé de faire une évaluation objective sur ce découpage qui, de l’avis de plusieurs observateurs, n’était qu’un début de la balkanisation du pays.

« En ce qui concerne le découpage territorial, vous vous souvenez que nous sommes partis de 11 à 26 provinces. 7 ans après, on n’a jamais fait l’évaluation de ce découpage-là à tel point que, aujourd’hui, il y en a qui pensent que ce découpage territorial a été une étape pré-balkanisation de notre pays…Les nouvelles provinces qui ont été démembrées, jusqu’à présent, est-ce qu’elles ont décollé ? Si oui, quel est alors leur taux respectif de développement à la base?», interroge l’élu de Ngandanjika.

En effet, en sa qualité de Président Général de la Mutualité des Originaires du territoire de Ngandanjika (MUGA), le député national Robert Kaniki Mesu Tshiakatumba fait partie de ceux qui militent pour le retour du territoire de Ngandanjika à la province du Kasaï oriental. Plusieurs fois, des marches de protestation contre l’appartenance de Ngandanjika à la province de Lomami ont été organisées de concert par la mutualité, la notabilité, la société civile et les mouvements citoyens. Plusieurs pétitions ont également été adressées aux autorités compétentes dont la dernière en date est celle d’avril 2015 avec 124.000 signatures.

Un livre intitulé : « Ngandanjika et son destin : le pourquoi de son refus d’appartenir à Lomami», qui explique en détails la position du député Robert Kaniki Mesu Tshiakatumba, l’histoire du Kasaï d’autrefois, est sur le point d’être porté sur fonts baptismaux. Il attend vivement les réponses du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’intérieur à ses préoccupations qu’il juge légitimes et fondées.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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