Kasaï oriental : M. Émile Colain Mukadi déplore l’affairisme politique en RDC et propose la suppression du Sénat

Kasaï oriental : M. Émile Colain Mukadi déplore l’affairisme politique en RDC et propose la suppression du Sénat
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M. Émile Mukadi Lukunga, est sorti de son silence après plusieurs jours consacrés à l’analyse de différentes législatures auxquelles le peuple congolais a déjà participé, depuis la libération du pays par la coalition AFDL en 2006.

Dans sa réflexion qui fait l’objet d’une pétition présentée ce samedi 11 novembre lors d’un point de presse animé à Mbujimayi, il a déploré la persistance des antivaleurs qui minent le développement de la RDC.

Selon ce juriste, 17 ans après les accords de Sun City, aucun objectif fixé par les pères de la démocratie n’est atteint. Seuls la corruption, le clientélisme politique et l’affairisme politique sont perceptibles au détriment des intérêts communs.

Suite à ce constat amer, ce cadre du parti Action pour la rupture et le développement ARDEV, s’est penché sur la nécessité de décourager l’allocation des budgets consistants au parlement et la suppression des institutions budgetivores dont le sénat.

A en croire Émile Mukadi Lukunga, ce sont les émoluments (21.000$) que touchent les parlementaires congolais qui sont à la base de l’affairisme politique. Une doctrine laquelle selon sa pensée s’est installée en RDC depuis l’accession au pouvoir du feu Mobutu Sese Seko.

«Depuis la prise de pouvoir de Mobutu en novembre 1965, l’exercice les hautes fonctions politiques dans notre pays a cessé d’être au service de l’intérêt général et s’est résolument transformé pour servir l’intérêt particulier donnant naissance ipso facto à plusieurs antivaleurs notamment le clientélisme politique, le tribalisme, le régionalisme, la discrimination. Dès lors, les institutions et leurs animateurs cherchent les intérêts égoïstes et non les biens être communs et on a constaté un enrichissement éhonté des politiciens et leurs proches…», s’est indigné ce candidat député national dans la circonscription de Mbujimayi.

Cette pratique du temps de dictateur Mobutu qui invitait ses collaborateurs à voler peu, a été relayée par Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange. Ce dernier, eu égard à la réflexion de Mr Mukadi Lukunga, avait déclaré tout haut qu’il manquait 15 personnes intègres dans son entourage.

Il a par la même occasion affirmé que jusque à présent, à part le président de la République Félix Antoine Tshisekedi, qui a la volonté de revêtir le pays d’une nouvelle robe, aucune autre personne n’a ce désir. Les oiseaux rares qui pourront aider le chef de l’État dans sa lutte ne seront disponibilisés que par le renouvellement de la classe politique congolaise.

Au sujet des institutions budgetivores, ce candidat à la députation nationale a déploré la consommation de plus de 60 % de budget du pays d’ailleurs modit par les institutions politiques.

« Les élus du peuple sont passés de la qualité des représentants de la population pour celle de maître du peuple. Au lieu de chercher l’amélioration des conditions de vie des ses électeurs, eux cherchent l’amélioration de leurs propres conditions et utilisent leurs fortunes amassées au cours des mandats pour racheter la conscience de la population en se passant pour les bienfaiteurs… En 2006 les élus touchaient 4000$ sur le budget d’environ 3 milliards de dollars, en 2011, ils ont commencé à toucher 11.000 $ sur le budget de 5 milliards de dollars…, en 2018 les élus sont arrivés à 21.000 $ avec un budget d’environ 14,5 milliards…»,a déclaré Émile Mukadi qui a précisé que malgré la précarité à laquelle le pays fait face, les politiciens congolais sont mieux payés que leurs collègues des pays riches. Il a pris l’exemple de la France et Italie où les élus ont touché respectivement en 2022 7.439.30 € sur le budget de 468 milliards et 8.300€/ mois sur 425 milliards d’euros.

Cette discrimination dans le paiement des agents en RDC ne peut être stopper que l’unicité du barème salarial pour toute catégorie de la fonction publique. a-t-il renchérit en proposant 4.345 $/mois pour les membres du gouvernement et 5.766$/mois pour les mandataires, cette régression selon lui fera de sorte que la masse d’argent récupérée soit réservée à l’augmentation des salaires d’autres agents de l’État.

A la question de supprimer le sénat, Émile Mukadi a motivé sa démarche par la convergence des missions dévolues aux chambres haute et basse du parlement, outre la capacité qu’à le Président du sénat d’assurer l’intérim du président de la République en cas de vacance en se basant sur l’article 75 de la constitution et article 135 al 4.

Pour terminer, Mukadi Lukunga, a proposé que les gouverneurs des provinces soient nommés par le président comme le cas avec le Premier ministre. A cet effet, il a misé sur la révision de la constitution particulièrement l’article 198 afin de conférer au président et chef de l’État les prérogatives de nommer les gouverneurs et mettre fin à la corruption dans le processus de l’élection des chefs de l’exécutif par les députés provinciaux.

Pour ce faire, ce citoyen congolais appelle tous ses frères et sœurs à soutenir sa démarche par la signature de cette pétition qui soutient l’intérêt général. L’apposition de la signature sur ce document témoignera l’amour et l’appartenance au Camp de la patrie pour tout congolais.

Enock MUTEBA MAZELA

Ronsard Luabeya

Ronsard Luabeya