Kasaï oriental : liberté de presse, Lewis Tshilewu plaide pour la réglementation du journalisme numérique

Kasaï oriental : liberté de presse, Lewis Tshilewu plaide pour la réglementation du journalisme numérique
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Lewis Tshilewu, directeur général du média en ligne Congotime.net basé dans la province du Kasaï oriental, s’est confié, ce mardi 03 mai, à Coulisses.net à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse. Il déclare qu’il y a des avancées significatives dans l’exercice de la liberté de la presse au Kasaï oriental. Une situation qui s’est améliorée depuis peu par rapport au passé récent, commente ce professionnel des médias.

« D’emblée, la liberté de la presse connait certaines avancées au Kasaï oriental. Comparativement à un passé récent, on voyait que le journaliste était de plus en plus muselé par le pouvoir en place. On sent un peu le terrain de la liberté de plus en plus s’étendre. C’est-à-dire le journaliste arrive à avoir sa plume libre. Il arrive à avoir sa parole libre et à diffuser l’information dans une certaine liberté», déclare-t-il.

Les journalistes doivent respecter les règles de l’art

Si au Kasaï oriental, la situation tend à s’améliorer, l’ONG Journaliste en Danger présente un tableau sombre pour d’autres provinces de la République démocratique du Congo. D’après un rapport publié lundi, JED fait état de 75 cas d’atteintes à la liberté de la presse dont 19 journalistes arrêtés et 11 médias fermés. L’ONG JED indique par ailleurs que dans les provinces de l’Est de la RDC en proie à la violence des groupes terroristes, au moins trois (3) journalistes ont été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020 après avoir été enlevé par des miliciens.

Il est vrai que les journalistes du Kasaï oriental peuvent quand même se frotter les mains pour des avancées enregistrées dans l’exercice de la liberté de presse. Mais d’après Lewis Tshilewu, l’accent doit être mis sur le respect des règles de l’art [ ndlr éthique et déontologie du journaliste]. « Nous demandons par la même occasion la ligne professionnelle et ne pas verser dans ce que nous connaissons dans la diffamation, en imputant des faits à des personnalités», suggère-t-il.

Il faut encadrer le secteur numérique

En effet, placée sous le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique», la journée mondiale de la liberté de la presse est devenue une occasion pour interpeller les journalistes sur comment ils se réinventent face à la révolution numérique.

Responsable d’un média en ligne, Lewis Tshilewu sait de quoi il s’agit quand on lui parle du numérique. Au Kasaï oriental, le secteur est en pleine propension. Depuis quelques années, ce professionnel des médias remarque la prolifération des médias en ligne, mais un phénomène qui, selon lui, doit maintenant être réglementé. Néanmoins, il reste satisfait de l’appropriation du secteur numérique des médias par des personnes formées.

« Le secteur médiatique, avec un accent sur les médias en ligne, est envahi par des personnes qui ont des compétences dans le domaine de la presse. On sent une touche professionnelle dans la manière de traiter l’information», laisse-t-il entendre.

Et de poursuivre :

« Le secteur numérique n’est pas encore encadré. D’où il y a cette possibilité d’explosion, des dérapages sur les médias en ligne. Bîen sûr, la réglementation n’est encore pas formelle»

Lewis Tshilewu demande alors aux journalistes de pouvoir respecter les règles de l’art. « Les règles de l’art impliquent l’objectivité dans le traitement des faits, la distance. On doit être distant dans le traitement d’un fait pour ne pas tomber dans la tendance», a-t-il indiqué.

Ronsard Luabeya

Rédaction

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