Journée nationale de l’enseignement: Francine Muyumba dresse un diagnostic alarmant de la gratuité et appelle le gouvernement à replanifier les choses et repartir sur de bonnes bases

Journée nationale de l’enseignement:  Francine Muyumba dresse un diagnostic alarmant de la gratuité et appelle le gouvernement à replanifier les choses et repartir sur de bonnes bases
Listen to this article

La sénatrice Francine Muyumba a animé vendredi 28 avril une conférence à l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’enseignement organisée par les étudiants de l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de la Gombe. Invitée spéciale à cette activité, elle a exposé sur la gratuité de l’enseignement en faisant une analyse dans son application sur terrain.

Dans son speech devant étudiants et élèves, elle a déploré la précipitation avec laquelle cette disposition constitutionnelle a été mise en application par le gouvernement. Pour elle, « cette gratuité de l’enseignement n’a pas été bien planifiée et bien pensée». La qualité de l’enseignement a baissé depuis le début de cette gratuité, le surpeuplement des classes, puis les mécontentements et les grèves dans le rang des enseignants.

Pour remédier à cette situation, la sénatrice Francine Muyumba estime que le gouvernement doit replanifier les choses et repartir sur de nouvelles bases, étant donné que l’éducation a une immense importance pour un peuple et surtout pour les jeunes. Elle a fait savoir que l’éducation est un élément déclencheur de la mobilité socio-économique et constitue un moyen de lutter contre la pauvreté, pour lequel l’ONU l’a placé en quatrième position des ODD (objectifs de développement durable) et recommande aux Etats membres d’assurer l’accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

« L’avènement de la gratuité d’enseignement de base pourrait soulager les familles en difficulté, les familles pauvres en général mais il se pose un problème de la mauvaise planification politique ainsi que budgétaire pour atteindre les objectifs. Ce qui conduit à des grèves et à des mécontentements des enseignants. Cette réalité interroge chaque jour la survivance de la gratuité. Je dis toujours que cette gratuité de l’enseignement n’a pas été bien planifiée et bien pensée. C’est mon avis personnel et je pense que le Gouvernement doit se ressaisir et repartir sur de bonnes bases », a-t-elle recommandé.

Au regard des aléas enregistrés dans la mise en œuvre de cette disposition,
Francine Muyumba estime que la qualité de l’enseignement a dégringolé depuis la première année, les enseignants manifestent leur ras-le-bol par des grèves. Face à ce tableau sombre, l’élue des élus du Haut-Katanga propose l’allocation directe des fonds aux établissements scolaires outre la révision de politique de recrutement, de rémunération et d’affection des enseignants en vue de favoriser une répartition plus équitable des ressources éducatives et l’introduction des mécanismes de financement basé sur la performance à l’échelle des écoles dans le but d’accentuer les incitations à obtenir de meilleurs résultats.

« Pour moi, afin d’éviter des grèves et mécontentements, le gouvernement doit penser à une allocation directe des fonds aux établissements scolaires via un mécanisme de financement tenant compte de leurs besoins spécifiques et intégrant des incitations à la performance, le transfert direct des fonds devrait renforcer sensiblement la responsabilité des établissements et augmenter le montant de dépenses par élève…Aujourd’hui, nous ne pouvons pas seulement nous contenter de la gratuité mais plutôt de la qualité de l’enseignement. Et c’est qui plus important », a ajouté Francine Muyumba.

Elle n’a pas non plus ménagé le parlement qui a un rôle important à jouer en cette matière. « Nous avons un rôle à jouer parce que c’est nous l’autorité budgétaire. C’est nous les parlementaires qui devons veiller à ce que le budget de l’État puisse prendre en compte l’investissement qu’il faut pour le secteur de l’éducation. Donc à part le rôle qu’a le gouvernement, le parlement a aussi un rôle majeur à jouer…Nous avons tous cette responsabilité y compris nous parlementaires. Nous devons appeler le gouvernement pour évaluer l’effectivité de la gratuité de l’enseignement».

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

Rédaction

Coulisses.net, la géante machine de l’actualité RD Congolaise.