Kasaï oriental : dernier coup de sifflet, la session extraordinaire de tous les enjeux s’ouvre ce vendredi à l’Assemblée provinciale

Kasaï oriental : dernier coup de sifflet, la session extraordinaire de tous les enjeux s’ouvre ce vendredi à l’Assemblée provinciale
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L’Assemblée provinciale du Kasaï oriental tient sa session extraordinaire vendredi 14 juillet. C’est ce qui ressort de la conférence des présidents tenue ce mercredi 12 juillet au siège de l’organe délibérant sous la conduite du Vice-Président, Kizito Mfunyi Minanuji.

C’est une session de tous les enjeux qui intervient au moment où la province est secouée d’une part par le retrait de confiance de la majorité des élus provinciaux en leur président, Athanase Kalala Kabongo Malebongo, d’autre part, par la menace de destitution du Gouverneur Patrick-Mathias Kabeya Matshi Abidi qui a pris des allures très sérieuses les quatres dernières semaines.

Le nombre de députés provinciaux qui tiennent au départ du Président de la première institution provinciale est déjà revu à la hausse, selon les dernières nouvelles parvenues à coulisses.net. Si les signataires de la déclaration de retrait de confiance sont à 13, la démarche est plutôt soutenue par environ 20 élus. Ils ont saisi le Vice-Président pour convoquer la session extraordinaire. Les griefs retenus à charge du successeur de Yves Muamba Kadima au perchoir de l’organe sont notamment, la mégestion de cette institution, le détournement, etc.

Le camp du Président Athanase Kalala Kabongo Malebongo a réagi dans une mise au point pour décrier une démarche qui cache des intérêts mesquins de la part des initiateurs de cette déclaration. Il a évoqué les dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée provinciale qui soutiennent que la session extraordinaire ne peut être convoquée par le Vice-Président alors que le Président n’est pas empêché. Le cabinet du Président a même appelé la population « à barrer la route aux ennemis du peuple ».

Conférence des présidents tenue après étouffement par la police

Le Vice-Président de l’Assemblée provinciale a convoqué ce mercredi 12 juillet la conférence des présidents, conformément à la demande des élus ayant retiré leur confiance en Athanase Kalala Kabongo Malebongo. Informés de la situation, renseignent nos sources, le Président de l’Assemblée provinciale et l’exécutif provincial ont saisi la police nationale congolaise (PNC) commissariat provincial pour empêcher cette réunion.

Déjà le matin, un important dispositif des éléments de la PNC était mis au siège de l’organe délibérant. Cela a empêché la tenue de la conférence des présidents l’avant-midi comme prévu. Nos câbles précisent que tout a basculé en un clin d’œil. Les policiers déployés ont commencé à se retirer pour libérer l’Assemblée provinciale. Visiblement, un ordre a été donné de laisser la conférence se tenir.

Même si certaines sources parlent d’un plan d’étouffement de l’action parlementaire sous effet des pièces sonnantes et trébuchantes déboursées par ceux qui se sentent morveux (sans en donner des preuves ), le déclenchement dea session extraordinaire est un véritable chemin de non retour. Un plan sagement monté et dont la finalité est de d’obtenir le changement à la tête de la province du Kasaï oriental.

Les députés pétitionnaires veulent-ils régler des comptes à quelqu’un ?

Cette question est posée par plus d’un, étant donné qu’une justification moins convaincante inoculée dans l’opinion fait croire que les élus initiateurs de la déclaration de retrait de confiance le font pour n’avoir pas reçu du Gouverneur Patrick-Mathias Kabeya Matshi Abidi, le fonds nécessaires pour la campagne électorale. Une insulte aux députés ou un dénigrement !! Comment expliquer logiquement qu’un Gouverneur doit supporter les frais de campagne électorale pour une vingtaine de députés. Cette absurdité semble être soutenue même par certains intellectuels qui connaissent au départ le taux de mobilisation des recettes dans la province qui a du mal à payer régulièrement les agents du gouvernorat.

En effet, personne n’ignore que le Gouverneur du Kasaï oriental Patrick-Mathias Kabeya Matshi est désavoué par son parti politique l’UDPS, qui l’avait porté à la tête de la province. Dans un état des lieux de la province sous la gestion de l’actuel Gouverneur, l’UDPS fédération de Mbujimayi l’accuse de plusieurs griefs dont le détournement des deniers publics, le dédoublement des structures du parti, la création de deux comptes bancaires non déclarés à l’IGF et bien d’autres.

Nul n’ignore aussi que c’est l’UDPS qui est majoritaire à l’Assemblée provinciale. C’est d’ailleurs à ce titre que le Gouverneur est issu de cette formation politique. Organisé comme tout parti au pouvoir digne de son nom, il obéit aux instructions de sa hiérarchie. Au Kasaï oriental, c’est le Président fédéral qui gère l’UDPS avec son comité, en parfaite harmonie avec la hiérarchie nationale. Le parti a exigé la démission du Gouverneur. Il a saisi le Président de l’Assemblée provinciale pour que cette démission soit effective, en présentant les raisons une après l’autre.

Logiquement, c’est le Président de l’organe délibérant, qui est lui-même de l’UDPS, qui avait la responsabilité de faire aboutir la démarche du parti par une procédure parlementaire normale. Ce dernier, apprend-on, a tenté de protéger l’exécutif provincial qui est aussi éclaboussé par le rapport de l’inspection générale des finances (IGF) qui étale clairement «la gabegie financière », pour reprendre les termes de l’IGF et la création des comptes bancaires non déclarés.

Les électeurs du Gouverneur ont convenu que leur ticket n’a pas répondu à leurs attentes. Le rapport de l’IGF ainsi que celui dressé par l’UDPS ne pouvaient permettre aux députés de rester silencieux. Face à ce tableau, il était de bon aloi qu’ils demandent au Président de l’Assemblée provinciale de pousser le Gouverneur à venir répondre des griefs retenus contre lui. Face à une indifférence du Président, la fédération a fait une dernière mise en garde sévère, avant que les députés prennent les choses à main.

Soucieux d’éviter d’être considérés par la population comme complices de la mégestion, du détournement et de tous les autres griefs, les élus ont pris l’initiative d’obtenir le départ du Gouverneur après celui du Président de l’Assemblée provinciale. Tout compte fait, après la destitution du président Malebongo c’est celle du gouverneur Mathias Kabeya Matshi Abidi.

Rédaction

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