Kasaï oriental: Dépréciation du francs congolais, les changeurs de monnaie accusent l’État d’urgence dû au coronavirus

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La crise due à l’État d’urgence a contribué à la rareté de dollars sur les marchés de la ville de Mbujimayi et à la dépréciation du franc congolais au détriment de dollars américains, estime le président des changeurs de monnaie de la capitale mondiale du diamant industriel. Selon lui, tous les travailleurs sont payés en francs congolais tandis qu’ils sont obligés de payer les loyers en dollars. Du coup se pose le problème de l’offre et de la demande.

 » Pour le moment il y a un problème de l’offre et de la demande. Si vous constatez, il y a rareté des billets verts, donc des dollars. En même temps qu’on est entrain de payer les gens en francs, le loyer et tout ce qui se fait ici en province, on le fixe toujours en dollars. Quelqu’un qu’on a payé en francs doit acheter les dollars pour payer soit le loyer. C’est une demande, tant qu’il n’y a pas des devises qui entrent. Ce sont les trafiquants ( des diamants) qui nous amènent des devises et nous, nous changeons. Les commerçants vont acheter pour refaire des commandes. C’est comme ça. Mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Il y a rareté de billets verts », explique-t-il.

Toutefois, il reste persuadé que la situation pourrait changer après la levée de la mesure de l’État d’urgence.

 » Comme nous sommes dans l’état d’urgence, je pense que, après deux semaines, tout va revenir en ordre. Dans deux semaines quand on va lever la mesure, tout va s’arranger », souhaite-t-il.

Le cours de la monnaie nationale a dévissé face aux dollars américains ces derniers jours. Le taux de change de dollars américains est passé de 1700 voire 1750fc le dollar à 1800 voire 1850 FC sur les différents marchés de la ville de Mbujimayi, dans l’espace d’une semaine seulement.

Véritable contraste cependant, dans cette situation, plusieurs travailleurs sont payés en francs congolais au taux de 900, 1000, 1300 ou 1500 Francs congolais selon les entreprises. Ce qui leur donne du fil a retordre aux salariés face à la montée en flèche du taux de dollars américains. Certains se lamentent même du fait qu’ils ne savent pas « nouer les deux bouts du mois ».

Les autorités estiment pour leur part que la dépréciation de la monnaie nationale n’a aucune justification sur le plan économique. Les cambistes jouent à la spéculation pour leurs intérêts personnels.

Marc Valentin Kalcind