RDC-Rwanda : une offensive conjointe de 5 jours contre les FDLR en préparation sur le sol Congolais

Listen to this article

La République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sont sur le point de lancer une opération militaire conjointe d’une envergure sans précédent contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR). Cette offensive, qui devrait s’étendre sur cinq jours, aura lieu sur le sol congolais et vise à neutraliser définitivement ce groupe rebelle, considéré comme une menace majeure pour la stabilité de la région des Grands Lacs.

Dans le cadre de la préparation de cette opération, des responsables des services de renseignement des deux pays se sont récemment réunis à Gisenyi, une ville rwandaise située à la frontière avec la RDC. Pendant deux jours, les espions congolais et rwandais ont travaillé main dans la main pour élaborer un plan de « neutralisation » des FDLR, un groupe armé qui sévit dans l’est de la RDC depuis plus de deux décennies.

Ces discussions ont permis de définir les modalités de l’opération, qui comprendra des actions militaires coordonnées entre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les Forces rwandaises de défense (RDF). La présence des FDLR en RDC est une source de tensions récurrentes entre Kinshasa et Kigali, le Rwanda accusant régulièrement la RDC de ne pas faire suffisamment pour éliminer ce groupe, tandis que la RDC reproche au Rwanda d’intervenir militairement sur son territoire sous prétexte de combattre les FDLR.

Un contexte régional tendu

L’est de la RDC, riche en ressources naturelles, est depuis longtemps le théâtre d’affrontements entre différents groupes armés, y compris les FDLR, qui sont l’une des milices les plus anciennes et les plus redoutées de la région. Composée principalement d’anciens membres des Forces armées rwandaises et des milices Interahamwe, responsables du génocide de 1994 au Rwanda, cette faction continue de perpétrer des violences contre les populations civiles, contribuant ainsi à l’instabilité chronique de la région.

La collaboration militaire entre la RDC et le Rwanda, deux nations qui ont souvent été en désaccord sur la question des FDLR, marque un tournant dans les relations bilatérales. Les observateurs estiment que cette opération conjointe pourrait signaler une nouvelle ère de coopération dans la lutte contre les groupes armés transfrontaliers.

Les Objectifs de l’opération

L’opération de cinq jours vise à désarmer et démanteler les bases des FDLR situées dans l’est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où ces rebelles ont établi des bastions. Les FARDC et les RDF ont pour objectif non seulement de neutraliser les combattants, mais aussi de capturer ou de tuer leurs commandants, tout en minimisant les dommages collatéraux parmi la population civile.

Selon des sources militaires, l’opération pourrait également inclure des frappes aériennes ciblées et des raids terrestres synchronisés pour désorganiser les FDLR et les priver de leurs moyens logistiques. L’utilisation de drones pour surveiller et attaquer les positions rebelles n’est pas exclue.

Réactions et implications

L’annonce de cette offensive a suscité diverses réactions au sein de la communauté internationale et parmi les organisations de défense des droits de l’homme. Certains craignent que la collaboration entre les armées congolaise et rwandaise ne ravive les tensions historiques entre les deux pays, surtout si l’opération conduit à des pertes civiles importantes. D’autres saluent cette initiative, la voyant comme une étape nécessaire pour stabiliser la région des Grands Lacs et protéger les populations locales des exactions des groupes armés.

Les gouvernements de Kinshasa et de Kigali n’ont pas encore publié de déclarations officielles détaillant l’opération, mais les forces armées des deux pays se disent prêtes à agir rapidement. En outre, une surveillance accrue de la part de la communauté internationale, y compris des Nations Unies, est attendue pour garantir que l’opération respecte les droits de l’homme et les normes internationales.

Un pari risqué pour la Paix

Cette offensive militaire conjointe est un pari risqué pour la paix dans la région. Si elle réussit, elle pourrait réduire l’influence des FDLR et d’autres groupes armés dans l’est de la RDC, offrant une opportunité de paix durable. Toutefois, en cas d’échec ou de dommages collatéraux importants, les conséquences pourraient être désastreuses, exacerbant les tensions entre la RDC et le Rwanda et prolongeant l’instabilité régionale.

La situation reste donc tendue et incertaine, avec une opération militaire dont les répercussions pourraient être ressenties bien au-delà des cinq jours de combat prévus.

Ronsard Luabeya