Massacres à Lubumbashi : la Sénatrice Francine Muyumba dénonce le silence des autorités et sèche la plénière de ce samedi

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« Je décidé donc de suspendre ma participation à la plénière de ce jour». C’est la décision prise par la Sénatrice Francine Muyumba qui est montée au créneau ce samedi 01 avril pour fustiger les massacres perpétrés par les éléments des forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans la ville de Lubumbashi chef-lieu du Haut-Katanga ayant causé la mort par balles de plus de 25 jeunes. Dans sa motion d’information, elle a exprimé son mécontentement mêlé à la colère suite à ces événements malheureux.

« C’est avec profond regret et amertume que je prends la parole suite aux événements qui se sont déroulés à Lubumbashi près du Nyavindu dans la commune de Camp Mpemba précisément dans le quartier Kilobelobe il y a cela une semaine. D’après les informations à notre connaissance, quelques éléments de l’armée congolaise ont ouvert le feu à bout portant sur un groupe de jeunes qui se rassemblaient à Lubumbashi, tuant plus de 25 parmi eux et pour se sauver de cette embuscade, d’autres se sont jetés dans le canal Nyavindu. Ne sachant s’en sortir, ils se sont noyés malheureusement. Ça ne va pas dans le Haut-Katanga honorable Président », a relaté Francine Muyumba sur un ton ferme.

En solidarité avec ses frères et par ricochet sa base électorale, elle a décidé de sécher la plénière du jour en condamnant avec la dernière énergie le silence de toutes les autorités et ce, à tous les niveaux. Elle laisse même entrevoir un ordre qui serait venu d’une autorité pour commettre ce massacre et exige une enquête sans complaisance suivie d’un procès équitable devant conduire à des sanctions exemplaires à l’endroit des auteurs de ce crime.

« Ça fait trop mal et ça révolte. Comment expliquer ce silence? ni le ministère de l’intérieur, ni celui de la défense, ni le ministère de la justice, ni le parquet général, ni l’auditorat militaire, personne n’a communiqué sur cette situation si je ne me trompe pas. À quelle hauteur les paisibles congolais meurent pour qu’on sente l’implication du Gouvernement congolais ? Nous ne savons pas si ces éléments ont agit seuls ou par procuration ou sous commandement d’une autorité quelconque. Avec véhémence, je condamne telle barbarie, qui a élu domicile dans le Haut-Katanga. Je condamne le silence affole du gouvernement ainsi que de ses tentacules. J’exige qu’il soit immédiatement ouvert une enquête en vue d’établir les responsabilités de tout un chacun dans ces événements. Qu’un procès équitable soit ouvert et que les sanctions sévères soient prises à l’encontre des auteurs de ces exactions», a exigé l’élue du Katanga.

Par ailleurs, la Sénatrice Francine Muyumba a fait savoir que le 24 février, un escadron lourdement armé se réclamant de la Garde républicaine a envahi la résidence officielle de l’archevêque métropolitain de Lubumbashi, Monseigneur Fulgence Muteba sur l’avenue Kapenda au centre ville de Lubumbashi juste en face du bâtiment qui abrite le gouvernement provincial du Haut-Katanga. Ce peloton composé d’hommes de guerre dont deux de race blanche parlant en anglais, a également inspecté systématiquement la cathédrale Saint-Pierre et Paul sans ordre de mission, semant un climat de terreur à l’archevêché, à la recherche de l’archevêque.

L’élue du Katanga estime que ces personnes avaient « manifestement, une mission obscure», en accédant dans ce lieu de culte enfreignant ainsi la liberté de culte (religieuse). Pour ces événements sur lesquels les autorités n’ont rien dit jusqu’à ce jour, la Sénatrice Francine Muyumba a décidé de quitter la salle de plénière.

« Depuis ces événements, malheureusement, aucune réponse claire ni éclaircissement n’est donné sur ces événements fâcheux, aucune enquête n’est diligentée, aucune condamnation ferme de la part des autorités établies sur cette intervention militaire abusive et inappropriée et aucune sanction à l’encontre de ces hommes de troupes dont nous avons besoin à l’Est du pays pour combattre les agresseurs de la République Démocratique du Congo. Trop c’est trop», a-t-elle dit.

« Nous pouvons comprendre qu’à l’Est du pays, nous perdons nos concitoyens à cause d’une guerre injuste mais pas dans le Haut-Katanga à l’occasion de rien. Le pays nous appartient tous. en conclusion, pour marquer mon indignation, face à toutes ces deux situations évoquées, actes inacceptables de barbarie sur le sang de les frères et sœurs, de les compatriotes, qui coule innocemment dans le Haut-Katanga, je décidé donc de suspendre ma participation à la plénière dece jour », a-t-elle ajouté avant de sortir de la salle.

Le premier Vice-Président du Sénat Eddy Mundela Kanku qui a présidé la plénière, lui a demandé de déposer le document au bureau de la chambre haute du parlement pour permettre à l’institution de s’y pencher.

Marc Valentin Kalcind