Kasaï oriental : Jeannette Longa déplore 1671 cas de violences basées sur le genre enregistrés dans sa province et propose des solutions

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La Gouverneure intérimaire du Kasaï oriental Jeannette Longa Musuamba a pris parole ce mercredi 2 février à l’atelier régional de réflexion sur les violences basées sur le genre qui se déroule à Kananga chef-lieu de la province du Kasaï central.

Au cours de son discours, l’autorité provinciale a présenté un bilan très sombre de la situation des violences basées sur le genre dans la province du Kasaï oriental. Les services techniques oeuvrant dans le secteur ont répertorié 1671 cas de VBG soit une moyenne de 170 cas de viol et agression physique par mois, 211 cas de viol pour les personnes de plus de 18 ans adultes, 706 cas (660 pour les filles et 46 pour les garçons) de moins de 18 ans, 154 cas d’agression sexuelle pour les filles contre 10 des hommes de moins de 18 ans, 69 cas d’agression physique pour les femmes de plus 18 ans et 79 cas de moins de 18 ans.

Elle a aussi relevé les chiffres 126 cas des
Mariage forcés pour les filles de moins de 18 ans, idem pour celles de plus de 18 ans. À cette liste s’ajoute 106 cas des filles de moins de 18 ans qui ont subi des violences psychologiques et émotionnelles, 448 cas (445 femmes 3 et hommes) des personnes qui n’ont pas accès à des ressources et opportunités des services.

La Cheffe de l’exécutif provincial attribue cette situation à l’impunité des auteurs des violences basées sur le genre notamment l’exploitation et abus sexuels qui sont libres, sans le moindre sentiment de culpabilité, leur relaxation quelques jours ou mois après leur arrestation en violation des textes légaux, l’arrangement à l’amiable. Aussi a-t-elle signalé, « les femmes et filles touchées se résignent sur elles-mêmes » en gardant silence, de peur d’être mal vues dans la société.

De surcroît, « les femmes et filles constituant plus de la majorité de la population sont analphabètes, ignorantes des lois, accèdent difficilement aux crédits, aux ressources et aux opportunités. Aussi, elles vivent dans une précarité prononcée, renforcée par la présence des pesanteurs socioculturels. Dans les milieux périurbains et urbains, elles vivent dans un état de vulnérabilité qui impacte négativement leur statut social », a fait savoir l’autorité provinciale dans l’état de lieu des VBG.

Jeannette Longa Musuamba a remercié en passant tous les partenaires qui ont contribué à la formation et au renforcement des capacités des femmes des ONG sur le concept clé VBG soit 56 femmes et 74 hommes, pour un total de 135 personnes dans toutes les 19 zones de santé qui composent le Kasaï oriental. C’est ici qu’elle a condamné avec la dernière énergie l’attitude des Chefs traditionnels, qui ont occasionné l’inceste public dans un coin de l’espace Kasaï. Ils ont forcé un jeune homme à violer sa propre mère en plein jour. Le coeur saignant, Longa Musuamba a fait quelques propositions pour arriver à mettre fin à ces actes qui vont à l’encontre des us et coutumes des Kasaïens.

• organiser les séances de formation de mise à niveau en matière de VBG pour tous les acteurs impliqués dans la prévention et la réponse aux VBG au niveau provincial
• pérenniser l’organisation des missions de suivi et d’évaluation
• renforcer le mécanisme de gestion de l’information, éducation, communication et validation des données VBG
• mettre à jour la cartographie des acteurs des VBG
• diversifier les sources de financement en mobilisant les secteurs clés et autres personnalités dans la lutte contre les VBG
• prévenir et résoudre pacifiquement les conflits communautaires et inter communautaires

Optimiste sur la lutte menée contre ces antivaleurs dans la région, la Gouverneure intérimaire du Kasaï oriental a clos son propos par dire: « nous croyons qu’ensemble, après ce moment de réflexion, nous trouverons des solutions efficaces et durables pour mettre hors d’état de nuire les violences basées sur le genre dans l’espace Grand Kasaï ».

Marc Valentin Kalcind