Crise rwando-congolaise: João Lourenço et Antony Blinken ont évalué la mise en oeuvre des accords signés à Luanda
Alors que tous les mécanismes étaient mis en œuvre pour désamorcer la crise entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, Kigali a semblé tout fouler aux pieds. Du coup, la tension a pris de nouvelles allures tendant à mettre davantage en mal la sécurité dans la région. Loin de garder silence, João Lourenço, président angolais et Antony Blinken, secrétaire d’État américain, ont pris la chose en main.
Préoccupées par la situation, les deux personnalités ont eu un échange téléphonique jeudi 19 janvier 2023. Outre les tensions entre Kinshasa et Kigali, elles ont abordé plusieurs sujets. Le président angolais et le secrétaire d’Etat américain chargé des affaires étrangères ont essentiellement passé en revue l’application des décisions du sommet du 23 novembre à Luanda. Antony Blinken a une fois de plus réitéré le soutien de son pays à la médiation angolaise. Selon la présidence angolaise, l’homme d’État américain a insisté sur la prise des responsabilités de chaque acteur, particulièrement sur le désengagement et le cantonnement du M23.
Pendant que le sommet du 23 novembre à Luanda avait décidé d’un cessez-le-feu à partir du 25 novembre 2022, suivi deux jours plus tard du retrait du M23 des zones conquises depuis plusieurs mois dans la province du Nord-Kivu, la réalité sur terrain prouve le contraire. Le M23 fait semblant de quitter les zones occupées et continue à semer des exactions. De l’autre côté, la population des provinces ciblées par les attaques terroristes de ce mouvement terroriste soutenu par le Rwanda manifeste son désarroi. Elle exige le départ de la force régionale de l’EAC qui, à l’en croire, ne fait absolument rien.
Depuis quelques jours, Kigali et Kinshasa se lancent des quolibets dans tous les sens. À Davos en Suisse, Félix Tshisekedi Tshilombo n’est pas allé par le dos de la cuillère en accusant purement et simplement Paul Kagame d’être auteur principal de la crise sécuritaire dans la région. Répondant à une question d’une journaliste Rwandaise instrumentalisée, il n’y est pas allé par quatre chemins : « Le problème aujourd’hui de l’insécurité dans la région des grands lacs s’appelle le Rwanda », a-t-il déclaré en donnant des explications claires sur le rôle nocif de Paul Kagame dans la situation de l’Est de la RDC.
Marc Valentin Kalcind