RDC: marche à Kinshasa, «Nous ne nous arrêterons qu’après avoir obtenu ce que le peuple veut», Raymond Tshibanda

RDC: marche à Kinshasa, «Nous ne nous arrêterons qu’après avoir obtenu ce que le peuple veut», Raymond Tshibanda
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Voir le Front commun pour le Congo (FCC) aux côtés des Églises catholique et protestante, c’était presque inenvisageable. Sous le régime Kabila, les deux parties ne s’étaient jamais entendues. Elles étaient dans les guéguerres interminables. A l’appel lancé le conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC) et le Ministère Laïcs des protestants (MILAPRO), les cadres du Front commun pour le Congo et leurs sympathisants se sont mobilisés, ce samedi 13 novembre, dans les rues de Kinshasa. Ils dénoncent la politisation de la Commission électorale nationale indépendante, dirigée actuellement par Dénis Kadima.

Des mouvements citoyens, des opposants comme Martin Fayulu et Adolphe Muzito, se sont joints à la marche. Tous se disent contre l’investiture du nouveau président de la Ceni et son équipe. Des milliers de gens ont répondu à l’appel. Sans banderoles à la main ni effigies ni drapeaux des partis politiques, ils convergeaient vers le Stade Tata Raphaël, où s’est achevée la marche.

Sur place, des dignitaires de l’ancien régime: Ramazani Shadary, Bruno Tshibala pour ne citer que ceux-là. Raymond Tshibanda, ancien ministre des affaires étrangères, à la tête de la cellule de crise du FCC, a aussi pris part à cette manifestation. Il dit manifester pour dénoncer la dictature. « Nous nous sommes battus pour la démocratie. Nous n’acceptons pas de reculer. Nous n’avons pas de place pour la dictature dans ce pays», déclare-t-il.

Ce proche de Joseph Kabila refuse la Ceni dirigée par Dénis Kadima. Pour lui, ces marches vont se poursuivre, indiquant qu’elles ne sont qu’à leur début. « Nous ne nous arrêterons qu’après avoir obtenu ce que le peuple veut. Nous avons marché dans la paix et nous allons rentrés dans la paix », lance Raymond Tshibanda.

Hervé Diakese du CLC, porte-parole des mouvements organisateurs de la marche, fait savoir qu’au delà de la question de la dépolitisation ou non de la Céni, il dit s’opposer à la taxe RAM, récemment revue par le gouvernement.

« Les questions liées au RAM [Registre des Appareils Mobiles ndlr], à la gratuité de l’enseignement ou à l’insécurité dans l’est du pays sont des questions qui transcendent nos clivages », précise Hervé Diakese.

A lui de poursuivre : « Ce que nous refusons plutôt, c’est une politisation de la marche, liée à des intérêts de conquête des pouvoirs ou de règlement des comptes entre partis politiques. Nous, on n’est pas dans une logique partisane ».

Ronsard Luabeya

Rédaction

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