Kasaï oriental : à l’approche de l’élection des gouverneurs, le RATEPROKA a organisé un café de presse sur la méfiance entre assemblée provinciale et gouvernement provincial
« Comment surmonter les querelles, mésententes/méfiances entre l’assemblée provinciale et le gouvernement provincial », c’est le thème du café de presse organisé ce lundi 25 avril dans la salle de conférence de l’hôtel Ka-be de luxe par le réseau des radios associatives et télévisions de proximité du Kasaï oriental (RATEPROKA) avec l’appui de la Suède, en partenariat avec INTERNEWS.
Au cours de ce débat dirigé par le journaliste Emmanuel Kalonji, le député provincial Junior Muteba, Josiane Muleka présidente de l’ONG « Cause commune », Chapelle Kabangu de l’Asbl « le congolais », ont abordé sans tabou les véritables causes à la base des tensions entre les deux institutions. Le député Junior Muteba indique que la principale cause c’est l’imposition des gouverneurs qui ne rencontrent pas l’assentiment des élus.
« Les causes à la base de tout ça, c’est d’abord le manque de maîtrise des textes légaux, le non respect de ces textes. C’est un problème qui fait que aujourd’hui, si chaque institution ne reste pas dans le respect des limites de ses attributions, il y aura toujours débordement. Il y a également ce que nous avons noté, c’est l’imposition des gouverneurs de province aux députés. Les gouverneurs qui ne sont pas dans la volonté des députés provinciaux. Imaginez-vous quelqu’un qui est imposé, qui n’a pas la carrure, qui n’a pas la vision, quelqu’un qui a pas les capacités de gérer la province, mais au nom d’une certaine récompense, on vous impose un tel monsieur. Il aura difficile à travailler parce qu’il ne relève pas de la volonté des députés », a dit l’élu de Lupatapata.
Dans la plupart de cas ajoute ce paneliste, les gouverneurs des provinces n’acceptent pas d’être contrôlés parce qu’ils sont dans la « megestion criante », dans le « détournement des deniers publics et même dans les pratiques d’opération retour ». Comme solution, Junior Muteba KaKungula propose le respect des textes légaux régissant les deux institutions.
Madame Josiane Muleka a pour sa part fait savoir que les élus provinciaux « agissent par humeur » dans les motions dirigées contre l’exécutif provincial. Ils font usage de « motions alimentaires », édictées par la recherche des « intérêts égoïstes », au détriment de la population. Il y a « une mauvaise communication entre les deux institutions ». La paneliste ajoute à cette liste « le parrainage politique » qui s’accompagne souvent du « mot d’ordre » dans l’élection des gouverneurs.
Chapelle Kabangu note avec regret le manque d’instruction de la part de certains élus et le faible niveau d’instruction dans le chef d’autres représentants de la population. Il fait remarquer que les députés provinciaux vont à l’hémicycle sans aucune maîtrise de leur mission. Il estime aussi que le manque d’amour dans le chef des élus est aussi à la base de tous les conflits entretenus par les deux institutions.
Si le député propose entre autres le respect mutuel et la mise en place d’un cadre du dialogue permanent entre les animateurs des assemblées provinciales et des exécutifs provinciaux, les deux autres panelistes proposent le renforcement du civisme politique dans les différents partis politiques, l’élection des gouverneurs au suffrage universel direct.
Au cours de ce café de presse, les participants composés notamment des membres de la société civile, des journalistes, des hommes politiques etc, ont émis leurs avis sur la question au centre des échanges. Ils ont aussi posé ses questions aux panelistes en faisant des recommandations. Certains sont allés loin jusqu’à proposer la suppression des assemblées provinciales afin de mettre fin aux querelles entre assemblées provinciales et exécutifs provinciaux. Cette activité est organisée à quelques semaines de l’élection des gouverneurs dans quelques provinces dont le Kasaï oriental.
Marc Valentin Kalcind