RDC : le Sénateur Laddy Yangotikala interpelle le gouvernement sur l’insécurité qui risque de préjudicier les élections dans la Tshopo

Listen to this article

La situation sécuritaire préoccupante dans la province de la Tshopo n’a pas laissé indifférent le Sénateur Laddy Yangotikala Senga. Il a évoqué la question au cours de la plénière du lundi 12 juin, consacrée à l’examen de projet de loi portant adoption de la répartition des sièges par circonscription électorale pour les élections législatives, provinciales municipales et locales. Pour lui, il est plus que nécessaire d’assurer la paix à ces populations qui s’affrontent au risque de rendre impossible la tenue des élections dans cette partie du pays.

Intervenant à l’intention du Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur et sécurité, Yangotikala a révélé qu’il y a peu, plus de 30 morts principalement les jeunes dont l’âge varie entre 11 et 20 ans, ont été enregistrés à Kisangani, à la suite des affrontements intercommunautaires couplés à l’activisme de la LRA dans le territoire de Ango. Cette situation dit-il, inquiète au plus haut point les électeurs de ce territoire qui se demandent si ce sont les morts qui voteront aux prochaines élections. « Le VPM ici présent, peut-il nous rassurer que les opérations de vote dans cette partie du pays vont se dérouler dans la quiétude», a-t-il demandé.

À cette occasion, il a signalé que dans la commune de Lubunga, deux communautés, les Mbole et les Lengola vivent en chien de faïence. Cette insécurité empêche les Mbole de cultiver le riz alors qu’ils ne vivent principalement que de l’agriculture et sont producteurs de la meilleure qualité de riz dans la Tshopo. Dans le territoire de Bundu par ailleurs, la pêche qui est l’activité principale n’est pas au rendez-vous. L’insécurité est à la base de cette situation. Il a déploré aussi la mauvaise communication entre les politiques et leurs bases. L’incompréhension entre les deux parties a conduit au lancement d’une campagne « zéro élus réélus » par les jeunes réunis en mouvement.

« On veut voter la loi sur la répartition des sièges tout en oubliant que, il y a des pertes en vie humaine du jour au jour dans la ville de Kisangani. Les conditions de vie deviennent insupportables. La vie coûte extrêmement chère, ce qui se faisait pas remarquer il y a quelques années. faudrait-il donner sa langue au chat face à cette réalité et donner priorité aux élections ? Voilà pourquoi j’ai pris la parole pour interpeller, que le Vice-premier ministre, devrait prendre à cœur la situation sécuritaire de la Tshopo parce que le mal devient de plus en plus profond. Il n’y a qu’une solution à apporter, restaurer la paix, rien que la paix», a réitéré docteur Laddy Yangotikala.

Dans son intervention, il a voulu aussi savoir comment le nombre de sièges a été attribué par exemple dans le territoire Bondo, dans la province du Bas-Uele qui a 157.262 électeurs avec 1 siège attribué, alors que dans la province du Haut-Lomami il y a 155.015 électeurs pour deux sièges. « Je voudrais ici que nous soyions édifiés par rapport à la mathématique appliquée, sinon, ça nous dépasse», a demandé l’élu des élus de la Tshopo.

Marc Valentin Kalcind