Nord-Kivu : le vent du djihadisme de l’Afrique de l’ouest souffle sur la RDC avec les attaques à la bombe

Nord-Kivu : le vent du djihadisme de l’Afrique de l’ouest souffle sur la RDC avec les attaques à la bombe
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Le vent qui souffle dans la partie Est de la République Démocratique du Congo prend de nouvelles allures très inquiétantes. La nouvelle attaque à la bombe perpétrée mercredi 25 janvier 2023 à Beni au Nord-Kivu laisse entrevoir un envahissement de la région, mieux du pays par les djihadistes dont le modus operandi reste le même.

Les uns et les autres s’interrogent sur ce qui se passe réellement ces derniers jours dans les provinces sous état de siège notamment le Nord-Kivu et l’Ituri. Que des nouvelles de guerre ! Que des attaques de la part du Rwanda et de ses lieutenants du M23 qui ensanglantent la région ! Que des explosions des bombes qui font des morts et des blessés.

Chronologie des événements

Dimanche 15 janvier 2023 vers 11h45, la paroisse de la 8e communauté des Églises Pentecôtistes dans la cité de Kasindi en province du Nord-Kivu a été la cible d’un attentat à la bombe piégée au moment où les fidèles de cette église étaient en plein culte consacré au baptême. Le bilan est triste et alarmant. Des dizaines de corps mutilés jonchant le sol aux côtés d’enfants inertes. Cette attaque a fait état de 10 morts et 39 blessés et de l’arrestation d’un suspect de nationalité kényane.

Aussitôt après ce terrorisme, les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé islamiste ougandais qui a prêté allégeance à l’organisation État islamique en 2019 a revendiqué cette explosion. Plusieurs personnes et organisations ont condamné cet acte. D’abord le porte-parole de l’opération militaire ougandaise en RDC, Bilal Katamba. Ensuite la présidence de République Démocratique du Congo, la mission de maintien de la paix de l’ONU, ainsi que l’ambassade de France a dit être « horrifiée » sur tweeter.

Comme si cela ne suffisait pas, mercredi 25 janvier 2023 cette fois-ci à Beni toujours dans la province du Nord-Kivu, c’est une nouvelle attaque à la bombe piégée qui a été perpétrée dans un petit marché en cellule MACAMPAGNE au quartier Kalinda. Au-moins dix-huit personnes ont été blessées dont trois grièvement. Selon Sabuni Joseph, président du noyau de la société civile de la commune Mulekera «les victimes étaient sur une file indienne en attendant que leurs cossettes de maniocs secs soient transformées en farine par un moulin installé au milieu du marché. L’explosion a paniqué cette partie de la ville ».

Ces événements dont la liste est bien longue, confirment la thèse du djihadisme. Il est clairement établi que le modus operandi reste le même. La RDC est désormais habitée, mieux envahie par le vent terroriste de l’Afrique de l’ouest. Les explosions de Kamikaze, sont des nouvelles qui ont dominé le G5 Sahel notamment le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, regroupés pour faire face au djihadisme dans la région.

Le risque d’un djihadisme généralisé

Le djihadisme apparu dans les années 1980, est une idéologie politique et religieuse qui pousse à l’action violente pour mettre en place ou étendre un pouvoir fondé sur l’islam. La République Démocratique du Congo, un pays du centre de l’Afrique, est secouée par la montée d’un islamisme radical menant au djihadisme. Ce groupe qui pollue l’atmosphère sécuritaire à l’Est du pays, risque de surprendre l’ensemble du territoire national.

Ces kamikazes, formés à mourir pour vivre au ciel, avec à leur passage des dizaines voire des centaines de personnes tuées, ont la facilité de se déplacer d’un bout à l’autre du pays sans être inquiétés. Ils savent se camoufler pour passer inaperçus devant les services de sécurité afin d’atteindre les autres villes comme la capitale Kinshasa, Lubumbashi, Mbujimayi, Goma, Kananga, etc. Il serait risqué de fermer l’oeil sur le mouvement des populations à travers le pays. Les explosions risqueraient d’être entendues dans différentes villes de la RDC.

Ce que devront faire les autorités

Le rôle des autorités politiques dans l’éradication du djihadisme en RDC est plus qu’urgent. C’est vrai qu’aujourd’hui, le pays est assisté la force régionale. Malgré sa présence, les terroristes ne cessent d’amplifier leurs actions en passant à la vitesse supérieure. Certes, la RDC peut compter sur le soutien de partenaires mais plus que jamais, une fois de plus, c’est la bonne opportunité pour ces forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), sous les ordres du commandant suprême Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de montrer qu’elles ont des répondants valables capables de mettre hors d’état de nuire ces sanguinaires.

Le pays de Tshisekedi devrait, au travers ses troupes, montrer qu’il est capable parce qu’il a quand même pendant un bout de temps eu l’occasion d’apprendre, de s’adapter à la menace qui pèse sur lui et devrait aussi pouvoir apporter un certain nombre de réponses. C’est sur ces questions qu’on attend les autorités congolaises qui, à un moment donné, au-delà des discours doivent aujourd’hui passer aux actes. C’est plus cela qui intéresse la population victime de ces actes terroristes.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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