Kasaï oriental : Révocation du directeur général de la MIBA Albert Mukina
Listen to this articleLe directeur général de la MIBA Albert Mukina Kanda Kanda ne fait plus partie de l’effectif de la Minière de Bakwanga. Il a été révoqué sur décision du conseil d’administration tenu du 25 au 27 septembre à Kinshasa, renseigne sa notification portant » votre révocation « , signée le 30 septembre.
Le président du conseil d’administration de la MIBA, Dieudonné Mbaya Tshiakanyi n’a pas tardé de lever son marteau et de frapper son collaborateur direct pour plusieurs griefs.
Il est reproché au désormais ancien directeur général de la MIBA, ses » limites » et ses » incohérences dans la gestion courante de la société et et dans l’exécution de ses décisions, mettant ainsi la société dans des difficultés énormes de fonctionnement et dans l’impossibilité d’atteindre les objectifs assignés ».
La prise finale du conseil d’administration sur le très célèbre DG de la société minière du Kasaï, intervient après plusieurs reproches et mises en garde formulés à son endroit, mais aucun changement n’a été enregistré. Cela a amené le conseil d’administration à » prendre ses responsabilités pour un meilleur avancement de la société »
Albert Mukina Kanda Kanda Kanda s’est gravement compromis dans l’exercice de ses fonctions. Sa megestion a été plus d’une fois dénoncée par certains cadres de cette société. Hormis le fait qu’il a entretenu et protégé un réseau mafieux pour soustraire frauduleusement des pièces de diamant, il s’est rendu complice de vol du tout dernier diamant de grande valeur marchande le Fancy Green 2.30 carats.
Selon des sources internes de la MIBA, le directeur général sortant s’est fait beaucoup d’argent au travers de son réseau mafieux. Il a fait manquer à la société de « milliers de dollars américains qui allaient dans ses poches et celles de ses collaborateurs ».
Il a béni le changement de personnel dans la zone haute sécurité facilitant l’entrée de l’équipe « des anciens voleurs » qui avaient été chassés sous le comité Tshibangu Katshidi kaya.
La révocation du directeur général de la MIBA n’est pas une surprise pour nombreux. Depuis plusieurs mois, il était déjà sur la sellette. Il a fait objet de dénonciation interne et externe. La société civile n’est pas restée muette sur la situation de la MIBA. Elle organisé plusieurs fois des points de presse pour dénoncer le vol du diamant au sein de cette société » poumon de l’économie Kasaïenne » pointant du doigt les gestionnaires de la MIBA. D’autre part, à l’interne, des lettres, des mémorandums, et autres formes de dénonciation ont été au rendez-vous durant la gestion calamiteuse du désormais ancien directeur général. Le dernier mémo a été envoyé au chef de l’État Félix Tshisekedi. Dans ce document, les initiateurs dénonçaient le fait que Albert Mukina Kanda Kanda était complice » du vol organisé, planifié et intelligent » des diamants au sein de la MIBA. Ils avaient demandé au président Tshisekedi de s’impliquer personnellement pour faciliter le départ du directeur général de la MIBA.
Il n’est pas le seul qui attendait pareille mesure. D’autres décisions s’annoncent entre les lignes. Le directeur administratif intérimaire Paulin Lukusa Mudiayi serait aussi visé. Il est considéré comme » un despote éclairé » qui s’est mis à licencier les témoins gênants du vol du diamant Fancy Green.
Révocation du directeur général de la MIBA, à qui le prochain tour ? Pendant ce temps, la fièvre monte dans le chef de présumés coupables de malversations, vol, détournement et c’est la joie dans le camp des agents longtemps marginalisés, abandonnés dans la misère la plus noire, au moment où les ressources naturelles servent aux intérêts de » plus forts ».
Coulisses.net
