Kasaï-Oriental : Jimmy Bashile donne les causes du non décollage de la province
Quelques mois après son arrivée à la tête de la province du Kasai Oriental, l’équipe gouvernementale conduite par le gouverneur Jean Maweja Muteba ne cesse d’essuyer les tirs en provenance de tous les coins. Qu’est-ce qui bloque le décollage de la province alors qu’ailleurs les actions sont entreprises sur terrain ? La question fait la Une en province et le buzz sur la toile dans les réseaux sociaux. Si chacun tente d’y répondre à sa manière, certains observateurs avertis donnent aussi leur voix.
Pour Maitre Jimmy Bashile avocat au barreau de Mbujimayi et activiste des droits de l’homme, la population est en grande partie à la base de cette situation sans oublier les dettes laissées par l’ancien gouverneur dans la caisse de la province.
« D’abord notre population (la base), développe un incivisme fiscal. Les gens ne veulent pas payer les impôts. Les conducteurs motos ne veulent pas se mettre en règle avec les fiscs. Les locateurs ne veulent pas aussi payer l’IRL impôt sur le revenu locatif. Les médias aussi ne s’acquittent pas de leurs devoirs sur le plan fiscal. Si on veut sceller une maison pour non paiement d’impôts, on crie « état des droits ». Vous comprenez dans quelle situation se trouve l’actuel gouverneur. Pourtant tous, nous devons payer les impôts pour donner au gouvernement le moyen de sa politique. En deuxième position, il y a les entreprises qui ne pensent pas contribuer au développement de la province. Dans notre entretiens avec le gouverneur, il a laissé entendre que la caisse de la province n’est pas seulement vide, elle est trouée.»
Pour permettre un décollage de la province, Jimmy Bashile propose l’appropriation des institutions par la population. Il insiste aussi sur le fait que le gouverneur doit imposer aux entreprises la réhabilitation ou la construction de certaines infrastructures.
« Nous devons nous approprier les institutions de la province. Nous devons payer les impôts pour permettre la maximisation des recettes. C’est de cette façon que nous allons permettre à la province de décoller. Le gouverneur doit imposer à la SACIM et à la MIBA et à d’autres entreprises de construire ou de réhabiliter certaines infrastructures comme cela a été le cas avec l’ancien gouverneur du Katanga. A son avènement, il avait exigé que toutes les entreprises choisissent une infrastructure à construire (écoles, routes, etc.). L’école dans laquelle j’ai étudié a été réhabilitée par une entreprise sur ordre du gouverneur. La SACIM abime les routes déjà délabrées alors qu’elle peut les construire et même les asphalter » a-t-il indiqué
La société civile se plaint de la situation sociopolitique de la province et crie au blocage. L’abbé Pierre Kabamba président du cadre des concertations l’a dit ce mardi à la Radio Happy Day.
» On sent qu’il a encore des blocages. Du point de vue des infrastructures, c’est moins que dans d’autres provinces. Du côté des finances, le cadre de concertation de la société civile félicite l’actuel gouverneur pour la transparence dans la perception des frais au pont de Mbujimayi » a-t-il déclaré.
La question de développement de la province est abordée par plusieurs personnes dans la province. C’est depuis le 10 avril 2019 que Jean MAWEJA MUTEBA est aux commandes de la province. Jusqu’à ce jour, le cabinet n’est pas encore constitué. Mais selon nos sources, la sortie de ce cabinet serait imminente.
Kalcind Marc Valentin