Kasaï oriental : cette forfaiture de la CENI dans la cooptation des chefs coutumiers à la députation provinciale

Kasaï oriental : cette forfaiture de la CENI dans la cooptation des chefs coutumiers à la députation provinciale
Listen to this article

La Commission électorale nationale indépendante (CENI), secrétariat exécutif provincial (SEP) du Kasaï oriental est en passe de mettre le feu dans le processus électoral précisément dans la cooptation des chefs coutumiers devant siéger au parlement. Des voix s’élèvent pour dénoncer le hold-up électoral que veut faire la CENI.

Loin d’observer le prescrit de la Loi n°06/006 du 09 Mars 2006, portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales telle que modifiée par la Loi n°11/003 du 25 juin 2011, la Loi n°15/001 du 12 février 2015 et la Loi n°17/013 du 24 décembre 2017, le secrétariat exécutif provincial invente la roue en faisant intervenir un candidat d’un groupement dit  » incorporé » de la ville de Mbujimayi.

Que dit la loi?

Le texte réglementaire précité dispose que les députés provinciaux sont issus d’une part des élections. Pour le Kasaï oriental, 22 ont été élus. D’autre part, ils doivent provenir des chefs coutumiers cooptés. Pour le cas échéant, il va falloir coopter deux chefs coutumiers pour faire un total de 24 élus qui doivent composer l’Assemblée provinciale. Cette procédure est aussi réglementée par les textes légaux notament celui évoqué ci-haut. Après les territoires de Tshilenge et Miabi, c’est le tour de Katanda et Kabeya Kamuanga d’envoyer leurs représentants chefs coutumiers au sein de l’organe délibérant.

La loi portant organisation des élections, dispose à son article 154 alinéa 6 que « les candidats chefs coutumiers désignés, à raison d’un seul par territoire d’origine sont regroupés au chef-lieu de la province en vue de la désignation des chefs coutumiers à coopter comme candidats Députés provinciaux ». Nulle part dans ce texte, il est fait mention d’un groupement incorporé. Les chefs coutumiers viennent des territoires d’origines. Or, le Kasaï oriental a cinq territoires : Tshilenge, Miabi dont les chefs ont siégé pendant la législature précédente, Katanda et Kabeya Kamuanga qui doivent siéger pendant cette législature et le territoire de Lupatapata qui siégera prochainement.

Que fait la CENI Kasaï oriental

Faisant semblant de respecter les dispositions de la loi en son article 154 alinéa 1, la CENI a réuni les chefs coutumiers des territoires devant procéder à la désignation des ceux qui doivent être cooptés. Malheureusement, et contre toute attente, un candidat parachuté, visiblement soutenu par certains politiques depuis les salons huppés de Kinshasa, prend part à cette réunion au nom du groupement incorporé de la ville de Mbujimayi. Cela a suscité la colère des autres chefs traditionnels. Ils ont même quitté la salle, exigeant le respect des textes.

Contactés par nos reporters, ils veulent que seuls les chefs venus de 5 territoires prennent part à ce processus. Ils condamnent ce forcing et déplorent par ailleurs le fait que la personne imposée dans leur rang ne détienne aucun procès verbal de sa désignation comme délégué ou présélectionné. «Tout est mis en place pour biaiser cette cooptation par la CENI. Mais nous n’allons pas céder », a fait savoir un chef qui s’est confié à nous sous anonymat.

C’est ce samedi que les deux chefs coutumiers qui doivent être cooptés seront connus. Les observateurs Kasaïens lancent un S.O.S en direction des autorités nationales, afin que tout se passe dans les normes.

Rédaction

Rédaction

Rédaction

Coulisses.net, la géante machine de l’actualité RD Congolaise.