Kasai oriental : le calme est revenu à Boya après trois jours des tensions en territoire de Miabi

Kasai oriental : le calme est revenu à Boya après trois jours des tensions en territoire de Miabi
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Le calme est revenu, ce jeudi 09 février, dans la cité de Boya en territoire de Miabi, après trois jours des tensions. Dans cette cité, située à 45 kilomètres de la ville de Mbujimayi, les activités ont repris timidement ce matin. Pendant tous ces trois jours des tensions, l’opération d’enrôlement a été également affectée. Les centres d’inscription n’ont pas ouvert leurs portes.

Depuis lundi 06 février, toutes les activités ont, en effet, été paralysées à la suite des troubles qui opposent les sympathisants du prétendant au poste de chef de groupement Bena Tshimungu Dieudonné James Kabeya à ceux de l’actuel chef de groupement Didier Tshilewu Mbuyi Monji.

Les trois journées de tensions à Boya

D’après les sources locales, les tensions ont été vives. Les sympathisants de Dieudonné James Kabeya, le prétendant au poste de chef de groupement de Bena Tshimungu, ressortissants de la localité de Bena Mukendi, étaient descendus dans la rue pour exiger la confirmation de celui-ci comme chef de groupement. Les manifestants se sont, par la suite, montrés violents au point de pousser les écoles, les boutiques et les comptoirs d’achats des diamants à fermer leurs portes, confirme la société civile locale de Miabi. Ce, depuis trois jours.

Mardi 07 février, lorsqu’il n’y a pas eu de dénuement, le Gouvernement provincial avait diligenté sur place les troupes des FARDC et de la PNC pour calmer les tensions. Mais, les manifestants continuaient à se montrer résistants face aux forces de l’ordre. Des sources locales confirment à Coulisses.net que des accrochages ont eu lieu entre les sympathisants de Dieudonné James Kabeya et les militaires. Les forces de l’ordre les empêchaient de s’attaquer aux biens de la population. La même situation a été constatée mercredi, explique un cadre de la société civile qui a requis l’anonymat. Les images et vidéos qui nous parvenaient montraient la cité presque déserte. Seuls les militaires étaient perceptibles sur les différentes voies. En effet, des coups de feu ont été entendus jusque tard entre 19h et 20h, confirme la même source.

Le calme est revenu à Boya

Ce jeudi 09 février, la tension a baissé. Les manifestants se sont repliés. Et certains d’entre eux ont été arrêtés et conduits à Mbujimayi. Aucun cas de mort n’a été signalé. Mais sur place, la population a commencé à vaquer paisiblement ses occupations. Les activités ont repris timidement, signalent des sources locales contactées par Coulisses.net. « Effectivement, après l’entretien de la population avec le ministre de l’intérieur, le calme est revenu. Les activités ont repris de manière timide. Et on salue le message du ministre de l’intérieur », a confirmé Placide Lufuluabo, président de la Société civile du Congo ( SOCICO), basée à Miabi. Selon cette source, une personne a été blessée et a été acheminée à Mbujimayi pour les soins.

En début d’après-midi, le ministre provincial de l’intérieur est arrivé à Boya. Ici, Ananias Muzadi s’est adressé à la population locale. Il a invité les uns et les autres à cultiver l’amour et la paix. Le patron de la sécurité en province a demandé à la population de prévenir tout cas de conflit et a averti que sera arrêtée toute personne, auteure des troubles à l’ordre public. « Je vous demande que la paix revienne ici. Tout celui qui portera atteinte à l’ordre public sera arrêté. Je vous laisse mon numéro de téléphone.  Envoyez-moi du nom de toute personne qui voudra venir vous diviser », a-t-il prévenu.

Et d’ajouter : « Nous disons que nous soutenons le Chef de l’Etat. Mais pendant ce temps, c’est le moment que la CENI est en train d’enrôler la population. Lorsque nous commençons des conflits. Donc vous voulez soutenir le Chef de l’Etat ou non. Vous voulez qu’il ait la majorité au parlement ou nous le combattons. Est-ce que combattre, c’est notre travail en tant que ses frères ? Je ne pense pas. Nous sommes obligés de le soutenir pour qu’il atteigne sa vision »

 Ananias Muzadi a invité toute la population à se faire enrôler massivement. « Nous devons apprendre à garder ce qu’il fait pour nous. Nous devons veiller à ce que l’enrôlement se passe bien. Que beaucoup de gens aillent se faire enrôler pour que nous puissions lui donner la majorité écrasante », a-t-il indiqué.

Ce conflit coutumier dans le groupement de Bena Tshimungu remonte d’il y a quelques mois. Il oppose l’actuel chef de groupement Didier Tshilewu au prétendant au poste James Kabeya. En septembre 2022, les deux parties s’étaient encore affrontées. Ces accrochages avaient fait le bilan d’une trentaine de blessés. Les sympathisants de James Kabeya estiment que Didier Tshilewu n’est plus légitime de diriger le groupement. Ce qui continue à créer des tensions. A cette époque, les deux ont été rappelés à Mbujimayi et des enquêtes ont été ouvertes. En novembre 2022, le Tribunal de grande instance avait même tranché en faveur de Didier Tshilewu. Cependant, sur place, les protestations ont continué.

Kasaï oriental : le Gouverneur Patrick Mattias Kabeya déplore les actes de vandalisme constatés à Bena Tshimungu (Miabi)

Ronsard Luabeya

Rédaction

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