Kasaï oriental : Lazare Tshipinda dévoile ses instruments pour la résolution des conflits coutumiers
L’actuel ministre provincial de l’intérieur et sécurité Lazare Tshipinda Kasongo a dévoilé ce mercredi 23 septembre, les instruments dont il dispose pour mener à bien son combat contre les conflits coutumiers et intercommunautaires. Dans une interview nous accordée, il a dit se servir en priorité des prescrits légaux.
« Il faudra toujours obéir à certains nombre de paramètres et de stratégies notamment le respect des prescrits légaux », a-t-il déclaré. Il y a ajouté :
- la stabilisation des choses, en tenant compte des us et coutumes
- la prise en compte des paramètres de bons voisinages,
- le recours à une approche d’entente, de conciliation et de tentative de mettre ensemble, d’écouter le peuple, les communautés,
- et pouvoir dénicher ce qu’ils(communautés) ont comme désirs ardents pour pouvoir stabiliser leur cohabitation.
« C’est toutes ces stratégies là que nous allons mettre à profit », a-t-il avancé, soutenant par ailleurs qu’il s’appuiera sur des structures déjà existentes. C’est notamment, des structures locales pour le règlement des conflits des pouvoirs coutumiers et au niveau de la province, « des commissions d’arbitrage ». Lazare Tshipinda entend également se référer obligatoirement aux coutumes pour trouver des solutions aux problèmes sécuritaires relatifs aux pouvoirs coutumiers.
« On ne pourra pas mener une action sans nous référer aux coutumes. Parce que, comme je l’ai toujours dit, l’État ne donne pas le pouvoir. L’État reconnaît le pouvoir. Ce travail qui est déjà abattu en amont par les communautés elles-mêmes nous facilite la tâche pour faire le constat et faire la reconnaissance avec les documents attestés », a-t-il annoncé.
Que faire pour les chefs coutumiers illégaux ?
L’ancien régime provincial a imposé son dicta, en destituant et en instituant des chefs coutumiers à sa guise. Une difficulté à laquelle fera face le ministre Tshipinda. Pour résoudre cette question des chefs coutumiers imposés en violation des coutumes, le remplaçant de Henry-Patrick Mpanya Matete entend suivre la volonté des notables et de la population.
« Oui ça c’est vrai. Pour les besoins d’alliance et d’allégeance d’ordre politique, certains chefs ont été imposés, au grand dame de la coutume et de la notabilité locale. Il faudra redresser ça. Tout dépendra de la volonté de la population et des notables. S’ils confirment ce que vous avez dit, je crois que, on va aller pour corriger le fait. Si tel n’est pas cas, nous allons faire le constat », promet-il.
Ancien ministre de l’intérieur avant le démembrement, Lazare Tshipinda avait la maîtrise de tous les coins et recoins de la province. Il avait également la maîtrise des dossiers sécuritaires. Aujourd’hui que la province est redimensionnée, il estime que la tâche n’est pas si aisée comme cela peut le paraître. Les problèmes d’hier sont les mêmes qui gangrènent la province aujourd’hui.
« La grandeur ne fait pas la taille des difficultés. Beaucoup de choses qui se passaient lorsque le Kasaï oriental était grand, se passaient toujours dans ce que nous pouvons appeler le petit Kasaï oriental. Dans beaucoup de mesures les choses sont les mêmes, du moins dans le cadre des conflits intercommunautaires. Ils restent pratiquement les mêmes. Je crois que, nous allons adopter les mêmes stratégies, lorsque nous étions encore à une structure encore plus grande et c’est ce que nous allons faire », a-t-il conclu.
Marc Valentin Kalcind