Kasaï oriental : délocalisation des vendeurs de planches, les commerçants non concernés crient la faim après la fermeture forcée de leurs dépôts

Kasaï oriental : délocalisation des vendeurs de planches, les commerçants non concernés crient la faim après la fermeture forcée de leurs dépôts
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La réinstallation des vendeurs de planches du marché Bakwa Dianga vers le marché Wetrafa (ex-SIMIS) dans la commune de Muya, ordonnée par le maire de Mbujimayi, Jean-Marie Lutumba Katupu Moyi, continue de susciter des tensions. 

Si cette décision vise officiellement à réorganiser les marchés de la ville et prévenir les dangers sur la place Kanyanya, elle a entraîné une interdiction d’accès généralisée qui affecte aussi des commerçants non concernés par la vente de planches.

Depuis mercredi 5 mars, des vendeurs des quincaillerie et de matériaux de construction installés sur la zone qu’occupaient les vendeurs des planches se retrouvent dans l’incapacité de poursuivre leurs activités. 

La police, déployée sur place, encercle toute la zone, interdisant l’ouverture des dépôts aux commerçants pourtant non impliqués dans la vente de planches. Une situation qui met en péril leur survie quotidienne. 

« Nous ne vendons pas de planches, mais on nous empêche quand même d’accéder à nos dépôts. Comment allons-nous nourrir nos familles ? » s’indigne un commerçant de quincaillerie contraint de cesser ses activités. Des vendeurs de clous, de vis et d’autres matériaux de construction expriment également leur frustration.

La mesure, bien que saluée pour l’ordre qu’elle veut instaurer, est jugée excessive et injuste par les commerçants affectés. 

« La police bloque tout le périmètre, alors que nous ne sommes pas concernés par cette réinstallation. Nous demandons aux autorités de nous laisser travailler », plaide un vendeur.

Au-delà du simple accès au marché, c’est la question de la survie économique de ces vendeurs qui est en jeu. 

« Depuis mercredi, nous n’avons pas vendu un seul produit. Nous avons des enfants à nourrir, des loyers à payer. Cette interdiction est un coup dur », témoigne une mère de famille, vendeuse.

Face à cette situation, les commerçants lésés appellent les autorités locales à revoir la mise en œuvre de cette mesure afin de permettre aux vendeurs non impliqués dans la vente de planches de continuer leurs activités.

Malgré celà, la mairie de Mbujimayi est  déterminée à réorganiser les marchés et à renforcer l’ordre urbain. Dans cette circonstance,  une meilleure gestion de cette transition est nécessaire. L’absence d’un plan d’accompagnement pour les vendeurs impactés risque d’aggraver la précarité économique déjà marquée dans la ville.

Enock MUTEBA MAZELA 

Rédaction

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