Kasaï oriental : Aucune maladie hydrique signalée à Nzaba, les autorités sanitaires réfutent les accusations visant la qualité de l’eau de l’ASSUREP

L’Association des Usagers des Réseaux d’Eau Potable (ASSUREP) a fermement rejeté, lundi 30 juin 2025, les accusations selon lesquelles elle distribuerait une eau impropre à la consommation dans plusieurs quartiers de la commune de Bipemba, à Mbujimayi.
Ces allégations font suite à des rumeurs véhiculées dans les médias par certaines personnes mal intentionnées se faisant passer pour proches du gouvernement provincial.
Dans une dépêche transmise aux médias locaux, Patrice Kabamba, porte-parole du gouverneur, a présenté les résultats d’une prétendue visite menée par le conseiller assistant du gouverneur en charge de la Santé et des Affaires sociales dans certains quartiers de la commune de Bipemba.
Selon cette communication, à l’issue d’une mission de cinq jours dans les quartiers Nzaba, Mulamba Poyi, Kangudia, Martyrs, Cimetière et Saint Daniel, l’eau fournie par les réseaux R3 et R4 gérés par l’ASSUREP aurait été jugée impropre à la consommation. L’enquêteur aurait ainsi alerté sur un risque accru de maladies hydriques, notamment celles dites « des mains sales », et sollicité une intervention urgente de la présidence de l’ASSUREP pour corriger la situation.
Des accusations infondées, selon les experts
À l’issue d’une visite de presse organisée le lundi 30 juin, ces accusations ont été catégoriquement rejetées non seulement par les responsables de l’ASSUREP, mais aussi par les autorités sanitaires et la population locale.
Jean Mukeba, ingénieur électromécanicien de l’inter ASSUREP, a qualifié de « manœuvres de mauvaise foi » ces accusations. Selon lui, l’eau produite et distribuée par l’ASSUREP est rigoureusement traitée, conformément aux normes sanitaires, notamment grâce à un laboratoire interne de contrôle qualité et à la production locale de chlore à base de sel de cuisine.
Interrogé à ce sujet, le superviseur de la zone de santé de Nzaba, Nestor Mbikayi, chargé de la surveillance épidémiologique, est allé plus loin pour louer le travail de cette structure d’adduction d’eau. Il a rassuré la presse que depuis l’avènement de l’ASSUREP dans cette zone de santé, il y a eu régression des maladies dites des mains sales.
« Depuis le début des activités de distribution d’eau par l’ASSUREP, la zone de santé de Nzaba a connu une nette amélioration. Les maladies hydriques ont considérablement diminué. Avant, 32 % des pathologies recensées étaient liées aux mains sales, et il y avait même une recrudescence du choléra. Aujourd’hui, malgré la saison sèche, nous ne recensons aucun cas de ce genre. Les données sanitaires le confirment clairement. » a-t-il rassuré signalant que la mauvaise qualité d’eau dans cette zone devrait avoir des répercussions sur la santé publique.
Il souligne également que l’ASSUREP a reçu des félicitations officielles de la cheffe de division provinciale de la santé pour son action bénéfique dans la lutte contre les maladies d’origine hydrique.
Des causes externes pointées du doigt
Laurent Bulaba, président de l’inter ASSUREP, qui a loué la quantité de l’eau produite, estime que si des cas d’eau contaminée sont signalés, ils ne peuvent provenir que du mauvais usage par les usagers eux-mêmes. Selon lui, le traitement d’eau dans tous les réseaux de l’ASSUREP se fait de la même manière.
« L’infection de l’eau peut survenir pendant le transport ou au moment du stockage dans des récipients sales. Nous avons déjà mené des campagnes de sensibilisation pour encourager la population à entretenir correctement les bidons et bassins utilisés pour stocker l’eau. » a déclaré le président de l’inter ASSUREP.
Appelant la population à la vigilance face à cette campagne de désinformation, Laurent Bulaba a réitéré la confiance en la qualité de l’eau distribuée par l’ASSUREP.
« Celui qui l’a dit n’est pas OCC, nous à l’interne nous avons un laboratoire d’analyse et fabriquons le chlore sur place à base du sel de cuisine. Nous avons tous les matériels possibles. L’eau est bien traitée, testée, et conforme aux normes de l’OCC. Nous invitons la population à continuer de consommer l’eau fournie par l’ASSUREP en toute confiance. » a déclaré Laurent Bulaba.
Dans l’ensemble, les retours des habitants et des agents de santé de la zone sont largement positifs. Le travail abattu par l’ASSUREP est salué, notamment pour avoir contribué à faire reculer significativement les maladies hydriques dans une zone jadis très vulnérable.

Enock MUTEBA MAZELA