Kasaï oriental-2 ans de Felix : « la vie coûte de plus en plus cher»
Lorsqu’il était de passage au Kasai oriental lors de sa campagne électorale, Felix Tshisekedi se montrait convaincant sur son programme social : « relancer la société minière de Bakwanga, construire les routes, rétablir la justice… ». Beaucoup de promesses, mais jusque-là peu de réalisations. Deux ans après son investiture, la province du Kasai oriental a du mal à décoller.
Pendant deux ans, les mouvements citoyens ont demandé le décollage de la province. Ils ont menacé le gouverneur de province de démissionner. Certains députés provinciaux leur ont emboîté les pas. Des motions ont été initiées à l’Assemblée provinciale, mais n’ont débouché sur aucun résultat. En gros, la grande préoccupation se résumait par le souci de voir la province décoller.
Lorsque Félix Tshisekedi a accédé au pouvoir, cela a auguré une lueur d’espoir dans la population. Il y avait besoin d’un vrai changement. La population Congolaise attendait beaucoup de son avènement. Au Kasaï oriental, cela pouvait régler les problèmes d’eau et d’électricité. La MIBA pouvait être relevée, les routes construites ou réhabilitées, mais rien du tout. Le bilan reste au contraire mitigé dans une province, où l’exécutif et l’Assemblée provinciale sont contrôlés par les membres de l’Union pour la démocratie et le progrès social.
« La vie coûte de plus en plus cher au Kasaï oriental, ce qui pousse nos frères à quitter la province vers d’autres provinces. Le président de la République, lors de la campagne électorale à la grande place de Bonzola, nous avait promis. Une fois élu président, il allait relancer la MIBA dans les 100jours », regrette Copernic Kabeya, militant de la Lutte pour le changement.
Après deux ans de pouvoir, ce militant du mouvement citoyen estime que le président a du mal à répondre significativement aux attentes de la population Est-kasaïenne. « Nous avons pour la première fois acheté un meka de maïs au Kasaï Oriental à 8000Fc pendant ces 2 ans. Aujourd’hui, un sac de ciment revient à 35$ », lâche-t-il.
Et pour lui d’ajouter : « Nous continuons à faire du surplace, aucune entreprise étatique ne fonctionne, la chanson historique « Nzembua ne mayi » continue. Le Kasaï oriental, notre chère province a du mal à décoller. Tous les plans (économique, social, culturel, politique, environnemental,…) sont au point mort. Aucune politique n’est mise en place pour resorber le chômage endémique de la jeunesse. Or l’UDPS nous avait vendu beaucoup de mots et merveilles durant ses 37 ans de lutte au Kasaï oriental ».
Patrick Kabuya