RDC: écarté de la gestion du Lualaba depuis 2 ans, Richard Muyej démissionne enfin
Richard Muyej a demissionné ce mardi 10 janvier. Il a transmis la correspondance confirmant cette démission à l’Assemblée provinciale du Lualaba. Alors que la lettre souffrait d’authentification, l’ancien Gouverneur a levé l’équivoque dans une interview accordée à la Radiookapi. Loin de sa province, il est bloqué depuis deux ans à Kinshasa. D’abord c’était avec Gilbert Kankonde, alors ministre de l’intérieur, puis Daniel Aselo. Le Lualaba est, en effet, dirigé par Fifi Masuka, la vice-gouverneure.
« Je vous salue respectueusement et vous prie de transmettre à son excellence monsieur le Président de la République ma lettre de démission », a écrit Richard Muyej dans une correspondance adressée au vice-premier ministre ministre de l’intérieur Daniel Aselo.
Au lendemain de la dissolution du mariage FCC-CACH, le président Félix Tshisekedi devait passer au contrôle de toutes les provinces. Les gouverneurs de provinces devraient au moins lui prêter allégeance, car leur maintien dépendait de la couverture de Kinshasa et de l’appartenance à l’Union sacrée de la nation. Pourtant, du fait de son attachement au FCC de Kabila, Richard Muyej n’avait politiquement aucun soutien dans la nouvelle configuration politique. Il a vu en même temps certains de ses collègues du Front commun pour le Congo abandonner l’ancien président Joseph Kabila et rejoindre la nouvelle coalition initiée par Félix Tshisekedi.
Dirigeant une riche province et très convoitée, le désormais ex-Gouverneur du Luluaba a payé le prix de sa constance politique. Depuis deux ans, Richard Muyej est resté bloqué à Kinshasa et a perdu le contrôle de tout. La gestion de la province est revenue à Fifi Masuka qui, ces derniers temps, a gagné la confiance de l’actuel régime. Pour éviter d’être prisonnier de son poste, celui qui fut le ministre de l’intérieur sous le régime Kabila a finalement jeté l’éponge.
« Ça fait deux ans que je suis loin de ma province, 2 ans que ma province tâtonne, 2 ans que ma province peine à soutenir l’élan de relance. Il était temps que j’arrête. Je ne peux pas exercer mes fonctions à 2.000 kilomètres. Il était temps que j’arrête et que je donne la chance la gouvernance de retrouver la légitimité à travers les élections livres et transparentes pour qu’enfin les bases de relance soient consolidées. Je ne voudrais pas être l’obstacle de développement d’une province que j’aime beaucoup et c’est en toute liberté que j’ai déposé ma démission », a déclaré Richard Muyej.
Ronsard Luabeya