RDC-Rwanda : au Kasaï Oriental, Henock Mukendi salue l’accord mais met en garde contre l’oubli des victimes et le flou autour des minerais

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Au lendemain de la signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, la jeunesse du Kasaï Oriental réagit. Si l’initiative est globalement saluée comme un pas vers la stabilité, certaines voix appellent à la vigilance, au devoir de mémoire et à la clarté sur les intérêts congolais en jeu.

C’est le cas d’Henock Mukendi Mashinda, président de l’ASBL-ONG Urgences Citoyennes, interrogé par la rédaction de coulisses.net, samedi 28 juin. Dans son analyse, il souligne le potentiel positif de l’accord, sans pour autant taire ses inquiétudes sur les responsabilités historiques et l’avenir des ressources du pays.

« Cet accord répond aux besoins et questions auxquels notre pays, la RDC, fait face, notamment la question de l’intégrité territoriale, de l’exploitation minière… » a déclaré Henock Mukendi.

Mais pour Henock Mukendi, impossible de parler d’avenir sans justice. Il désigne directement le président rwandais Paul Kagame comme figure centrale de l’instabilité régionale.

« Le régime de Kagame est responsable direct de la mort de milliers de nos compatriotes depuis plus de décennies. Les blessures sont encore trop fraîches. Il doit être inculpé de crimes contre l’humanité et croupir en prison. » a précisé Mukendi Mashinda.

Le président de l’ASBL-ONG Urgences Citoyennes va plus loin, critiquant le rôle historique des puissances occidentales dans les crises des Grands Lacs, tout en notant leur implication actuelle dans la médiation.

« Les Américains ont leur part de responsabilité dans la déstabilisation de la région du Grand lac. Ils ont joué aujourd’hui la médiation, bravo », lâche-t-il, dans une formule teintée d’ironie.

Autre point de préoccupation : la gestion des richesses naturelles, que Mukendi estime trop souvent dilapidées au détriment du peuple congolais.

« Il s’agit de minerais congolais, pas besoin de le partager. Que l’accord apporte uniquement un partenariat gagnant-gagnant et que les ressources naturelles profitent réellement aux Congolais. » a-t-il martelé.

Si l’accord est désormais signé, il reconnaît que son acceptation ne sera pas unanime.

« La signature est posée, tout le monde ne sera pas en accord avec cet accord, c’est une évidence. » a dit président de l’ASBL-ONG Urgences Citoyennes

Il a par ailleurs interpellé directement les autorités congolaises sur leur devoir d’information et de souveraineté.

« Notre gouvernement a maintenant la responsabilité de nous faire un compte rendu sur cet accord. Les USA ont toujours voulu une grande part du gâteau. Ils maîtrisent très bien ce jeu. » a renchérit Mukendi Mashinda

Antoine Banza