RDC : pour l’UE, «au moins 80% des minerais exportés par le Rwanda sont d’origine congolaise»

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Malgré le soutien accordé au Rwanda et les récents accords signés avec le gouvernement Rwandais, l’Union européenne reconnaît que tous les minerais exportés par le Rwanda sont d’origine congolaise. L’ambassadeur de l’Union européenne en République démocratique du Congo (RDC), Nicolas Berlanga, a fait cette révélation dans une interview accordée à Human Rights Watch.

En février dernier, Kinshasa avait condamné le protocole d’accord que signaient  l’Union européenne et le Rwanda. Ce protocole d’accord consistait à renforcer leur coopération dans le secteur des mines notamment en ce qui concerne des matières premières critiques comme le tantale, l’or et le tungstène.

La déclaration de l’ambassadeur de la délégation de l’Union européenne en RDC vient clairement confirmer ce que les autorités congolaises ont toujours condamné. Elle remet également en question le processus de transparence dans l’acquisition des minerais qui sont vendus par le pays de Paul Kagame.  « Avec le Rwanda, on prépare encore la feuille de route, mais contrairement à la liste des projets qu’il va y avoir sur la RDC, avec des engagements qui vont dans toute la chaîne de valeurs, pour le Rwanda, cela est concentré surtout sur la transparence et la traçabilité des minerais», a-t-il décrit.

Nicolas Berlanga explique que l’Union européenne ne cesse pas de signer, avec plusieurs pays africains, asiatiques ou même latino-américains, des protocoles d’entente semblables à celui qui a été signé avec le Rwanda. «En octobre 2023, l’UE avait signé un protocole semblable avec la RDC. Je dis « semblable » parce qu’il n’était pas identique », a-t-il rappelé.

Par contre, avec la RDC, indique-t-il,  le protocole était beaucoup plus ambitieux : aller dans l’extraction, dans la transformation, dans la chaîne des valeurs, dans la transparence, la traçabilité, contrairement, par exemple, au protocole qu’on a signé trois mois après avec le Rwanda. Ce protocole se concentre surtout sur la traçabilité et la transparence».

Ronsard Luabeya