RDC : « le Président Tshisekedi devrait préparer son dauphin», dixit Alphonse Ngoyi Kasanji
Au cours d’une émission largement relayée par les médias locaux jeudi 17 octobre 2024, le gouverneur honoraire du Kasaï oriental, Alphonse Ngoyi Kasanji, a fixé l’opinion sur son refus de réviser la Constitution, comme envisagé par la campagne lancée par le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya. Le sénateur estime qu’il n’est pas urgent de revoir la Constitution en cette période où le peuple kasaïen a encore besoin des infrastructures de base et l’amélioration du social. Le Chef de l’État devrait, à son avis, pérenniser l’esprit d’alternance qui animait Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
« Disons-nous la vérité, le grand souci est qu’on glisse (Au-delà de 2028). Mais il faut que le peuple lui-même le dise… Je dis qu’il travaille d’abord, que les Kasaïens aient de l’emploi et que nous-mêmes disions qu’il reste. S’il y a l’esprit d’alternance, qui pousse à laisser des actions qui montreront au successeur le travail abattu, le pays peut prospérer comme cela se fait aux États-Unis d’Amérique et ailleurs. L’esprit d’alternance est un esprit de Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Nous ne pouvons pas l’abandonner. Nous voulons qu’il [ Felix Tshisekedi] pense aussi à un dauphin ou une dauphine qui le remplacera pour qu’on conserve ce pouvoir. Qu’il garde déjà à l’esprit qu’il faut un dauphin. Qu’il sache lui-même celui qui sera son dauphin, qu’il le prépare, pour qu’il y ait l’esprit d’alternance. Même s’il n’est pas là, son choix, de chez nous, le remplace et que le travail avance», a dit Alphonse Ngoyi Kasanji.
Ngoyi Kasanji rappelle qu’avant de prendre le pouvoir, le Président Tshisekedi avait opposé une résistance farouche contre la révision de la Constitution, alors que Joseph Kabila avait déjà réussi à faire passer les réformes à l’Assemblée nationale et il ne reste que ça passe au Sénat. Mais la résistance était forte parce qu’on a trouvé que ses intentions étaient de se maintenir au pouvoir. Ces intentions, affirme-t-il, sont aujourd’hui décelées dans la démarche amorcée pour la révision constitutionnelle.
Pour le sénateur Ngoyi Kasanji, si le Président Félix Tshisekedi construisait des autoroutes, des hôpitaux, des écoles,des aéroports, un réseau ferroviaire fiable et moderne, s’il arrivait à créer de l’emploi pour les Kasaïens, s’il arrivait à acquérir des avions propres pour la compagnie Congo Airways, s’il développait l’agriculture et assurait l’autosuffisance alimentaire, au point que la population mange à sa satiété, le peuple lui-même va exiger qu’il continue à diriger même au-delà de 2028. Il insiste sur le fait qu’il ne faudra pas que les Kasaïens se plaignent après ce pouvoir comme c’est le cas à L’Équateur.
« Nous ne devons pas être comme les gens de l’Équateur qui se plaignent aujourd’hui pour n’avoir rien gagné du pouvoir de Mobutu qui a fait 32 ans au pouvoir. Nous n’allons pas accepter cela. Que le Chef de l’Etat fasse d’abord ce que le peuple attend de lui.», a-t-il ajouté.
Ngoyi Kasanji n’a pas manqué d’exprimer son indignation pour sa parcelle «spoliée» par Gabriel Mokia, en soutenant que c’est la volonté du Chef de l’État mais que cela n’est pas la motivation de sa lutte contre la Constitution. Le Président du caucus des sénateurs du Kasaï oriental affirme aussi que ce n’est pas l’absence des membres de son regroupement AFDC-A dans le gouvernement provincial du Kasaï oriental qui est à la base de son positionnement. C’est plutôt son esprit libre et démocrate qui l’oblige à se prononcer dans un pays où la liberté d’expression et celle d’opinion sont garanties par la Constitution.
Ronsard Luabeya