Kasaï oriental : Pénurie d’eau et d’électricité à Mbuyimayi, l’État appelé à agir

Face à la persistance des pénuries d’eau et d’électricité dans la ville de Mbujimayi, province du kasaï Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo a convoqué, vendredi 21 mars, une réunion d’urgence avec les responsables provinciaux de la Société Nationale d’Électricité (SNEL) et de la Régie de Distribution d’Eau (REGIDESO). L’objectif de cette rencontre était d’identifier des solutions durables à ces crises récurrentes qui paralysent la vie des habitants.
La crise énergétique constitue le principal obstacle à l’approvisionnement en eau potable. Jean-Crispin Mukendi, directeur provincial de la SNEL, a expliqué que la coupure ne pas général et est dues à un déficit de production, aggravé par la surcharge du réseau et l’arrêt de la SACIM, partenaire énergétique majeur.
« Chaque fois que la ville fait face à un déficit énergétique, nous sommes convoqués par l’autorité. Actuellement, nous sommes en pourparlers avec la SACIM pour que la production reprenne, ce qui réduira la tension et atténuera les perturbations », a-t-il déclaré.
La SNEL affirme faire des efforts pour maintenir un minimum de desserte, mais elle a dû privilégier les hôpitaux et autres institutions essentielles. Pendant ce temps, la REGIDESO se retrouve dans l’incapacité d’assurer un approvisionnement normal en eau.
Selon le responsable de la SNEL, la REGIDESO a besoin d’une puissance de 800 kilowatts pour faire fonctionner ses installations. Un besoin qui ne peut être satisfait en ce moment où la SNEL ne produit que 800 kilowatt à l’aide de moyens de bord.
Didier Mbudi Lelo, directeur régional de la REGIDESO qui confirmé cette difficulté, a fait savoir que dans le passé, son entreprise recevait 810 kilowatts, lui permettant de pomper 1 200 mètres cubes d’eau par heure et de desservir les zones basse, moyenne et haute de la ville. Mais aujourd’hui, cette alimentation a drastiquement chuté.
« Mbujimayi vit depuis des années dans une précarité énergétique. Nous investissons dans la modernisation de nos équipements et de notre réseau, mais sans électricité, tous ces efforts sont vains », a souligné Didier Mbudi Lelo, directeur régional de la REGIDESO.
Actuellement, la REGIDESO fonctionne avec deux vieilles centrales thermiques, à Lukelenge et Bakwa Kapanga, qui nécessitent environ 190 litres de gasoil par heure. Un coût insoutenable pour l’entreprise.
Face à cette situation, la REGIDESO a mis en place un calendrier de rationnement. Les quartiers Dibindi, Muya, Diulu et Bipemba ne reçoivent l’eau qu’à certaines heures et en quantité limitée.
« Avant, nous pouvions pomper pendant sept heures, ce qui permettait d’atteindre les abonnés éloignés. Aujourd’hui, avec seulement trois heures de pompage, de nombreux foyers lointains ne reçoivent plus de l’eau», a précisé Didier Mbudi Lelo.
Conscient de l’urgence, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo a exprimé son engagement à accompagner ces entreprises publiques dans la recherche de solutions pérennes. Il a exhorté la SNEL et la REGIDESO à accélérer les démarches pour une restauration rapide des services et à réfléchir à des alternatives énergétiques viables pour éviter que la ville ne replonge dans la même crise.
Enock MUTEBA MAZELA