Kasaï oriental : ça crépite à la MIBA entre le DG et le PCA au sujet de la suspension du directeur financier

Kasaï oriental : ça crépite à la MIBA entre le DG et le PCA au sujet de la suspension du directeur financier
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Le climat est tendu entre le Président du conseil d’administration et le directeur général de la minière de Bakwanga (MIBA s.a). À la base, la suspension du directeur financier Jean-Claude Mampuya Nsila. La décision du DG n’a pas rencontré l’assentiment du PCA. Du coup, les correspondances comparables aux coups des balles ont commencé à défiler entre Kinshasa et Mbujimayi.

Mesure de suspension

Les agents et cadres de la société minière de Bakwanga se sont réveillés le 26 janvier 2023 avec la nouvelle portant suspension pour raison d’enquête du directeur financier. L’argentier de la MIBA se serait gravement compromis dans l’exercice de ses fonctions. La mesure disciplinaire a été affichée à l’intention de tout le personnel de cette entreprise qui peine toujours à se relever.

« Nous portons à la connaissance de votre personnel qu’à compter de ce jour et ce pour raisons d’enquête, Monsieur Jean-Claude Mampuya Nsila, est mis à la disposition de la Direction générale. À cet effet, Monsieur Dany Kabongo Katshiabala, chef du département de comptabilité est désigné pour assumer les fonctions de directeur financier à titre intérimaire», lit-on dans l’avis au personnel signé par le DG et parvenu à coulisses.net

L’affichage de cet avis au personnel est intervenu après un échange des correspondances. D’abord le 25 janvier, Paulin Lukusa Mudiayi a écrit au conseil d’administration pour lui notifier le dossier disciplinaire à charge du directeur financier Mampuya. En réaction à cette lettre, Georges Kabeya Tshibangu a objecté la décision du directeur général.

Objection du PCA

Un jour après avoir reçu le dossier disciplinaire de Monsieur Jean-Claude Mampuya, le président du conseil d’administration a simplement réservé une fin de non recevoir à son collaborateur. Dans sa réplique datée du 26 janvier 2023, Georges Kabeya Tshibangu accuse Paulin Lukusa d’avoir décidé de manière unilatérale et d’avoir violé les résolutions du conseil d’administration.

« Y faisant suite, je note non sans regret que vous avez décidé unilatéralement de poursuivre avec cette initiative au mépris de mon routing…du 06 janvier 2023, malgré que ce dernier visait à mettre cette action en accord avec les dispositions du point 19.6 des statuts harmonisés de la MIBA SA et garantit le droit de la défense de la personne concernée qui redoute un acharnement contre sa personne », écrit le PCA.

Et d’ajouter :

« Aussi, je constate que votre décision viole la résolution du conseil d’administration du 21 février 2022 instituant un contreseing obligatoire du directeur général adjoint pour tout mouvement du personnel. L’article 84 de la convention collective ainsi évoqué ne peut justifier la violation des dispositions pertinentes de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique des statuts harmonisés de notre société ainsi que des résolutions du conseil d’administration ».

Réplique du DG

Réponse du berger à la bergère, le DG Paulin Lukusa Mudiayi n’a pas hésité de faire un recadrage administratif. Surpris par la réponse du président du conseil d’administration qui, selon l’esprit de sa correspondance, se substitue au conseil d’administration lui demandant de sursoir des dossiers disciplinaires en cours à charge du directeur financier, le directeur général de la MIBA estime que la lettre lui adressée est une initiative personnelle du PCA et non de l’organe qu’il dirige.

Dans ces écrits, il décrit le comportement irrévérencieux du directeur financier pourtant sanctionné pour manquements graves lui reprochés et liés à la gestion des ressources de la société. Ce dernier a plusieurs fois affiché ce comportement dans les réunions du conseil d’administration. Paulin Lukusa Mudiayi invite le PCA de ne pas interférer dans la gestion quotidienne de la société. Il dénonce aussi la violation des statuts par son collaborateur Kabeya Tshibangu.

« Votre lettre viole dangereusement les prescrits harmonisés de la société qui me confèrent en tant que directeur général, d’être le seul à assurer la direction générale de la société et de la représenter, par mes actes, dans ses rapports avec les tiers…En conséquence, votre décision ne reposant sur aucune disposition légale ou statutaire, je maintiens ma décision jusqu’à la prochaine réunion du conseil d’administration qui statuera sur son cas», répond Paulin Lukusa.

Le DG a.i de la MIBA se réserve le droit de saisir le ministère de tutelle, le conseil d’administration et éventuellement les actionnaires pour leur faire part des actes répétés du PCA qui consistent à obstruer et interférer dans la gestion courante de la société, alors qu’il n’en a pas le droit statutaire. Paulin Lukusa reste droit dans ses bottes:

« En définitive, je vous invite, une fois de plus, à vous abstenir d’interférer dans la gestion quotidienne de la société et de poser des actes et agir dans le strict respect des attributions qui sont les vôtres sans vous substituer aux avis et considérations des autres membres du conseil d’administration».

Cet finalement un climat délétère qui tend à prendre le dessus sur l’entreprise. La pauvre MIBA attend toujours sa relance dont le plan a été validé il y a quelques semaines. Plusieurs observateurs qui assistent à cette guerre des correspondances estiment que ces genres des conflits de leadership au sein de la société peuvent conduire au remplacement pur simple de toute l’équipe dirigeante de cette société, la poule aux oeufs d’or et l’épine dorsale de l’économie Est-Kasaïenne.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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