Diplomatie : l’Absence de la rencontre de Johan Borgstam avec le Président Tshisekedi, un signal ambigu de l’Union Européenne
Le Représentant spécial de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Johan Borgstam, a conclu son séjour à Kinshasa ce jeudi, après une visite entamée le 8 octobre. Bien qu’une rencontre avec le président congolais Félix Tshisekedi ait été initialement prévue, celle-ci n’a finalement pas eu lieu, laissant place à des interrogations sur les implications de cette absence.
Borgstam, qui a attendu jusqu’à la dernière minute pour cette rencontre tant espérée, a rencontré d’autres personnalités influentes lors de son séjour, notamment Sumbu Sita Mambu, récemment nommé haut-représentant pour le suivi des négociations de Luanda.
Cette absence de dialogue avec le chef de l’État pourrait être perçue comme un manque de volonté politique ou une désapprobation tacite des positions du gouvernement congolais par l’Union européenne. Alors que Borgstam se prépare à se rendre à Kigali pour rencontrer le Président rwandais Paul Kagame, il est clair que sa mission s’inscrit dans un contexte délicat.
Chargé de promouvoir la désescalade des tensions entre la RDC et le Rwanda, il est essentiel que l’Union européenne maintienne un équilibre dans ses relations avec les deux pays. Cependant, le fait de ne pas avoir rencontré Tshisekedi soulève la question : qu’est-ce que cela cache réellement ?
Nommé en juillet dernier, Johan Borgstam a pour mission de faciliter les processus de paix régionaux et d’appuyer les initiatives de Luanda et Nairobi. Son rôle consiste également à renforcer le partenariat entre l’UE et les pays des Grands Lacs afin de promouvoir la paix, la sécurité et le développement dans une région marquée par des tensions persistantes.
L’absence d’une rencontre avec le président Tshisekedi pourrait être interprétée comme un message fort de l’Union européenne concernant ses préoccupations vis-à-vis du gouvernement congolais. Cela souligne la complexité des relations internationales dans la région et pose la question des stratégies à adopter pour garantir une stabilité durable.
Enock MUTEBA MAZELA