Construction de la route Mbujimayi-Kananga : David Mukeba invite les politiques à éviter « les sentiments et les humeurs inutiles » dans un dossier où la partie congolaise a tort

Construction de la route Mbujimayi-Kananga : David Mukeba invite les politiques à éviter « les sentiments et les humeurs inutiles » dans un dossier où la partie congolaise a tort
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Le conseiller principal du Chef de l’État au collège infrastructures, David Mukeba Kalengay n’est pas resté silencieux face à la toile qui gronde et aux commentaires controversés qui viennent de toutes parts, dans le dossier de la construction et modernisation de la route nationale numéro 1 (RN1), Mbujimayi- Kananga par l’entreprise égyptienne SAMCRETE. Il démontre noir sur blanc qu’il y a vice de procédure et appelle par conséquent les politiques à éviter les sentiments et les humeurs dans les décisions d’État.

Invité dans une émission sur une radio locale, il a fait savoir que la partie congolaise qui a signé le contrat avec l’entreprise attributaire n’a pas pu finaliser ce qui est était attendu d’elle à temps, ce qui a causé du retard à SAMCRETE. Ainsi explique-t-il, on ne peut imputer le retard ou la faute à l’entreprise qui travaille en plein régime.

« Arrêtons d’agir selon les sentiments et les humeurs dans la prise des décisions d’État. Je ne vais pas entrer dans beaucoup de débats dans ce dossier. Mais, nous tous qui avons des responsabilités, arrêtons d’amener nos humeurs et sentiments dans la gestion des affaires de l’État. On ne gère pas la République, on ne gère les entités par des humeurs ou par des sentiments. Ça, nous devons éviter », recommande David Mukeba Kalengay.

ET à lui de renchérir :

« Il y a un contrat qui lie le secteur des infrastructures, la République à SAMCRETE. Nous avons tenu beaucoup de réunions ici [Kinshasa] par rapport à ce dossier là. Je reprends ce que j’avais dit aux gens quand nous étions dans les réunions, laissons les sentiments et les humeurs inutiles. Il y a à boire et à manger. La part de responsabilité de chacun, le rôle que chacun devait jouer dans ce dossier…Il y a dans le contrat, les actes que la partie congolaise devrait poser mais est-ce qu’elle les a posés à temps ?…Aujourd’hui SAMCRETE peut nous traîner en justice. SAMCRETE a déjà commencé les travaux. Ce retard, je le dis tout haut, ce retard n’est pas du fait de SAMCRETE. C’est du fait de la partie congolaise ».

Respect de la procédure en la matière

A en croire le conseiller principal du Chef de l’État au collège infrastructures, la décision prise de relocaliser le contrat avec les egyptiens ne respecte nullement la procédure. Le contrat entre le gouvernement et l’entreprise attributaire a été approuvé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. C’est également lui qui peut décider de la fin ou de la relocalisation du contrat. Toutefois, David Mukeba voit en pareille démarche un manque à gagner pour le pays qui prend les risques de payer les dommages et intérêts s’il n’y a eu accord entre les deux parties.

«Je sais que le ministre d’État, ministre des ITP avait écrit à SAMCRETE pour relocaliser ses travaux. Mais il y a une procédure à suivre. Il y a une réglementation. Ce n’est pas se réveiller et décider de faire ceci ou cela. Non. Si la procédure est suivie et qu’ils se mettent d’accord, c’est bon… il y a eu un contrat, puis une approbation du Premier ministre. Alors si le Premier ministre veut engager la République dans les procès, qu’il dise que oui, il retire l’approbation. L’approbation n’est pas retirée, le contrat n’est pas résilié. On vient lui dire qu’on l’interdit de faire les travaux. On est en train d’accumuler des retards inutiles. N’avez-vous pas vu que SAMCRETE travaille déjà ? », interroge-t-il avant d’appeler tous ceux qui le soupçonnait d’avoir touché l’argent de ce projet de revenir le lui dire tout haut en face.

David Mukeba Kalengay rappelle que lors de sa tournée d’itinérance dans l’espace Kasaï entre 2018 et 2019, il avait constaté dit-il que CREC7 ne faisait pas correctement son travail précisément au Kasaï Central. À cet il avait saisi le ministère de tutelle pour voir les mécanismes à déclencher afin de résilier le contrat. Ce dernier a traîné pour agir seulement en 2022, après avoir perdu environ trois ans, alors que la population attend des ouvrages déjà construits.

« Aujourd’hui ils disent qu’on rompe avec SAMCRETE, moi je dis oui, si vous voulez arrêter avec SAMCRETE, c’est là que je dis qu’ils cherchent là où Mukeba a pris même un franc de quiconque. Je n’ai pas touché. Mais je suis quelqu’un d’indépendant d’esprit. Je dis ce qui est vrai. Arrêtons les humeurs…Je dis qu’on ne peut pas résilier le contrat mais si on veut le faire, soyons conséquents. Jusqu’à preuve du contraire, je ne vois personne qui peut venir me dire que le retard est du fait de SAMCRETE», a-t-il reconnu.

Sa réaction intervient après les dénonciations tant par la population que par les acteurs de la société civile de toutes les tentatives amorcées pour empêcher SAMCRETE à poursuivre les travaux de construction de la RN1 Mbujimayi-Kananga.

Marc Valentin Kalcind

Rédaction

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