Attaque du Sukhoi-25 de la RDC : Kinshasa s’apprête à réagir à cet acte de guerre de Kigali
Listen to this articleLa journée du mardi 24 janvier 2023 était en effet une journée marquant le quatrième anniversaire de l’accession de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême en République Démocratique du Congo. C’est en cette journée que le Président Paul Kagame via ses troupes, a choisi pour terroriser Kinshasa sur son propre. Le fait s’est passé à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. L’armée rwandaise a attaqué l’un des avions Sukhoi-25 de la RDC vers 17h00. Cet avion de chasse a été attaqué pendant qu’il entamait son atterrissage sur la piste de l’aéroport international de Goma. Les tirs rwandais ont été dirigés vers un aéronef Congolais volant à l’intérieur du territoire Congolais. Déclaration explicite de la guerre ! La tension s’accentue entre les deux pays.
En réaction à cette provocation de Paul Kagame et ses troupes, le gouvernement congolais a condamné cet acte de guerre terroriste et promis de ne pas se laisser faire.
« Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo condamne et dénonce fermement l’attaque contre l’un de ses avions Sukhoi-25 par l’armée rwandaise, ce 24 janvier 2023 vers 17h00 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu…bien qu’étant engagé dans les différents processus de paix précités, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo se réserve le droit légitime de défendre son territoire national et ne se laissera pas faire», lit-on dans le communiqué du gouvernement congolais.
Loin d’être considérée comme une pleurnicherie de Kinshasa, le gouvernement congolais s’apprête à réagir à toute éventualité. Il est clair, les options diplomatiques ont prouvé leurs limites. Félix Tshisekedi lui-même l’a avoué il y a peu. Kigali tient mordicus à brandir ses muscles devant un géant de l’Afrique, sa mère nourricière.
« Le Gouvernement considère cette énième attaque du Rwanda comme une action délibérée d’agression qui équivaut à un acte de guerre n’ayant pour objectif que de saboter les efforts en cours dans la mise en œuvre des actions convenues dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi pour la restauration de la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la région des Grands-Lacs», ajoute le communiqué.
De toute évidence, Kigali accuse une asphyxie économique sans précédent. Les opérations lancées dans l’Est du pays, d’où le Rwanda tire ses principales ressources économiques, constituent une barrière non négligeable à la vie de Kagame et ses administrés. C’est ce qui justifie la persistance de cet homme d’État dans la partie. Le même mardi, Kagame via ses troupes a déclenché une offensive le matin vers Kitchanga. Mais les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont réussi à repousser ces sanguinaires qui endeuillent le Congo chaque jour.
Paul Kagame veut la guerre, rien d’autre. Pour preuve, « il est observé des colonnes de militaires de l’armée rwandaise en provenance du Rwanda pour renforcer les positions de Kibumba et Bwito en prévision d’autres actions criminelles», renseigne le gouvernement congolais qui appelle la communauté internationale à amplifier la pression sur Kigali, au regard des enjeux politiques actuels marqués par le début de l’enrôlement dans la partie Est du pays.
« Par ailleurs, à quelques jours du démarrage des opérations d’enrôlement des électeurs au Centre et à l’Est du pays, le Gouvernement appelle l’attention de la communauté internationale sur la nécessité et l’urgence de maintenir la pression sur le Rwanda et le mouvement terroriste M23 pour qu’ils cessent la violence qui risque d’hypothéquer ces opérations en cette année électorale», note Kinshasa.
C’est ici l’occasion de le rappeler. La RDC a pour la énième fois montré au Rwanda et à la communauté internationale qu’elle est prête à tout, c’est-à-dire prête à la guerre. Le Rwanda qui ne cesse de jouer au plus fort, sera-t-il capable de tenir jusqu’au bout ? Paul Kagame, est-il fatigué de vivre au point qu’il veut à tout pris procéder à la guerre ? Avec une économie vacillante depuis l’instauration de l’état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri, le Rwanda saura-t-il faire face aux forces armées de la République Démocratique du Congo ? La guerre c’est avant tout les moyens financiers. Le robinet de Kigali est fermé depuis la RDC. N’est-ce pas risqué pour Kagame de tenter cette aventure qui peut conduire à un carnage? En vrai, soit la communauté internationale se tait pour protéger son poulain, soit elle agit et vite pour éviter le pire.
Marc Valentin Kalcind
