Scandale des 5 millions USD disparus : l’ancien vice-ministre de la Justice arrêté
L’ancien Vice-Ministre de la Justice, Bernard Takaishe, a été arrêté suite à des révélations explosives de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Un rapport accablant met en lumière la disparition de plus de 5 millions de dollars américains, initialement destinés à la construction d’une nouvelle prison à Kinshasa en 2021. Ces fonds avaient été versés à une société privée, aujourd’hui fermée, laissant un trou béant dans les finances publiques.
Lors d’une réunion avec les directeurs de prisons, le Ministre de la Justice, Constant Mutamba, a fermement dénoncé ce détournement. « Plus de 5 millions de dollars prévus pour la construction d’une prison ont été détournés. Les arrestations ont débuté, et plusieurs responsables sont déjà sous les verrous, » a-t-il déclaré avec gravité. Dans un ton empreint d’indignation, il a ajouté : « Même mon chien, un carnivore, pourrait sentir l’odeur nauséabonde de ce détournement, » illustrant ainsi la gravité de la corruption à laquelle le pays fait face.
Le ministre a également annoncé des mesures drastiques pour récupérer les fonds volés, notamment la confiscation des biens des personnes impliquées. « Cet argent doit revenir dans les caisses de l’État, » a-t-il insisté.
Ce scandale éclate dans un contexte de critique grandissante sur les conditions de détention en République Démocratique du Congo (RDC). Constant Mutamba n’a pas mâché ses mots en décrivant la situation dans les prisons du pays : « Les prisonniers sont traités comme des sous-hommes, des animaux. » Il a également dénoncé les détentions irrégulières, la mauvaise qualité de la nourriture fournie aux détenus, et les conditions de vie déplorables dans les établissements pénitentiaires.
Ces révélations font écho à un rapport publié début août par le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH), signalant 238 décès dans les prisons congolaises durant le premier semestre 2024. Ces décès sont attribués à la surpopulation, aux conditions de détention inhumaines, à la malnutrition et à l’accès insuffisant aux soins de santé, marquant une hausse inquiétante de 22 % par rapport à l’année précédente.
L’arrestation de Bernard Takaishe n’est que le début d’une série de mesures visant à lutter contre la corruption endémique qui gangrène le système judiciaire congolais. Les autorités promettent de ne laisser aucun responsable impuni, dans l’espoir de restaurer l’intégrité des institutions publiques.
Ronsard Luabeya