RDC : L’Association Lori Exhorte le Général Muhoozi à Cesser les Discours Attisant les Tensions en Ituri

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Lors d’un point de presse tenu lundi 24 mars à Bunia, l’Association Culturelle Lori a exprimé sa profonde inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire en Ituri. Elle dénonce la recrudescence des violences ciblant le peuple Bhale Lendu et met en garde contre la stigmatisation croissante de cette communauté, souvent assimilée aux groupes armés actifs dans la région.

L’organisation a interpellé directement le chef d’état-major ougandais, le général Muhoozi Kainerugaba, l’appelant à mettre fin à des déclarations jugées incendiaires et susceptibles d’aggraver la crise.

Depuis le redéploiement de l’armée ougandaise (UPDF) en Ituri en mars 2025, les tensions ne cessent de s’intensifier, particulièrement dans le territoire de Djugu. Selon l’Association Lori, cette présence militaire constitue un facteur aggravant, rappelant que l’Ouganda a été condamné en 2005 par la Cour internationale de justice (CIJ) pour crimes de guerre en Ituri.

L’association signale notamment l’attaque du village de Sanduku, survenue le 23 mars, qui a fait plusieurs victimes et détruit de nombreuses habitations. Elle affirme que ces violences sont alimentées par une propagande visant à assimiler systématiquement les Lendu aux groupes armés tels que la CODECO et les ADF, ce qui justifierait, selon elle, des représailles disproportionnées.

Face à cette situation préoccupante, l’Association Lori exhorte le gouvernement congolais à prendre des mesures urgentes pour protéger toutes les communautés sans discrimination. Elle plaide pour une réévaluation de la coopération sécuritaire avec l’Ouganda, estimant que le déploiement de l’UPDF en Ituri risque d’exacerber davantage le conflit.

Par ailleurs, l’organisation demande aux autorités ougandaises de faire preuve de retenue et d’adopter une posture plus apaisée. Elle appelle spécifiquement le général Muhoozi Kainerugaba à cesser tout discours susceptible d’attiser les tensions interethniques, rappelant la nécessité d’initiatives diplomatiques et inclusives pour restaurer la stabilité en Ituri.

Dans une province où les cycles de violence interethnique ont déjà causé d’innombrables pertes humaines et déplacements de populations, l’Association Lori insiste sur l’urgence d’actions concrètes pour prévenir un nouvel embrasement et garantir une paix durable.

Jospin wa Jorkim