Kinshasa : monnayage des opérations d’identification et d’enrôlement

Kinshasa : monnayage des opérations d’identification et d’enrôlement
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Les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans la ville de Kinshasa se poursuivent avec engouement à quelques jours de la fin du moratoire de 25 jours accordé par la commission électorale nationale indépendante (CENI). Cependant, dans quelques centres visités depuis mercredi 15 février, les agents commis aux opérations se livrent à coeur joie au monnayage de l’obtention de la carte d’électeur.

C’est le cas dans le centre d’inscription qu’abrite le collège Saint-Pierre, sur l’avenue Kabambare dans la commune de Kinshasa. Ici, il suffit de glisser quelques billets dans les mains d’un préposé pour être aligné en première position. Conséquences, l’ordre n’est pas respecté et le chambardement crée des mécontentements. Les témoins de ce geste sournois sont obligés de garder silence, étant donné que toute dénonciation expose aux menaces. Pire encore, ceux qui s’hasardent subissent le châtiment d’être relégués à la fin de la file d’attente.

Au nombre de mécontents de ce jour figure, le confrère Marc Valentin Kalcind. Pour avoir dénoncé les manœuvres des agents commis aux opérations, qui percevaient l’argent afin de faire passer les personnes avant les autres, alors qu’il attendait son tour, il a reçu des menaces et a été servi en dernière minute.

« Je me suis présenté aujourd’hui pour obtenir ma carte d’électeur au centre d’identification et d’enrôlement du collège Saint-Pierre sur Kabambare. Après avoir rempli la fiche, je l’ai remise au préposé qui devrait nous enrôler et j’ai attendu mon tour. Subitement, je vois les gens entrer et passer directement obtenir leur carte. Quand j’ai essayé de comprendre ce qui se passait, j’ai vu des gens glissaient 1000 FC, 1500 FC voire 2000 FC dans mains des agents commis aux opérations. Je n’en ai pas fait un problème. Mais ce qui m’a fait mal, c’est de voir toutes ces personnes qui venaient après moi, obtenir leur carte d’électeur parce qu’ils ont remis l’argent », relate-t-il.

Ayant passé plus de trois heures à attendre, il s’est approché calmement de l’agent qui livrait les cartes et qui chambardait les fiches pour lui demander de suivre l’ordre afin de libérer ceux qui étaient venus il y a longtemps. Ce dernier a fait semblant d’avoir compris et promis de le faire. Pour la deuxième fois, le confrère lui a fait la remarque en chuchotant à l’oreille pour ne pas réveiller les sensibilités et révolter les autres. Il a saisi le chef du centre, Monsieur Flory Libanda pour lui faire part de son indignation. Ce dernier a promis de trouver la solution.

Malheureusement, l’agent qui livrait les cartes, a continué son opération sans gêne. C’est à ce moment que Marc Valentin Kalcind lui dit ouvertement qu’il en faisait de trop. Du coup, le Monsieur s’est emporté. Il a subir le confrère le châtiment d’être relégué à la fin de tous les autres, avec à la clé, des menaces. « Tu ne sais pas où tu mets le doigt. Tu vas être servi seulement à la fin de tout le monde, comme tu veux montrer comme tu connais trop», a dit cet agent nommé Jonathan, en lingala sur un ton fort.

C’est tard vers le 17 heures, heure de Kinshasa que le confrère a été servi, après tout le monde qui est après lui. Cette situation de perception d’argent se fait dans plusieurs autres centres d’identification et d’enrôlement des électeurs de la ville de Kinshasa.

Rédaction

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