Kasaï Oriental:« …on devrait méditer parce qu’à 65 ans, on n’a pas encore réalisé le rêve de nos pères d’indépendance» dixit Valéry Kabiena

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Alors que la République Démocratique du Congo commémore lundi 30 juin les 65 ans de son indépendance acquise le 30 juin 1960, le professeur Valéry Kabiena Kuluila appelle à la réflexion plutôt qu’à la célébration.

Contacté par Coulisses.net, ce professeur sociologue et anthropologue estime que cette date, symbole de la souveraineté politique du pays, devrait être une occasion de profonde introspection pour le peuple congolais.

« On ne devrait pas fêter l’anniversaire de l’indépendance, mais plutôt méditer. Car à 65 ans, nous n’avons toujours pas concrétisé le rêve de nos pères fondateurs », déplore-t-il.

Selon lui, l’indépendance politique acquise en 1960 n’a pas encore permis au pays de réaliser pleinement son destin en tant qu’État souverain. Il dénonce une série d’anti-valeurs persistantes qui freinent le développement national.

« Le Congo est effectivement un État indépendant, mais ce sont ses propres fils et filles qui le trahissent. Le tribalisme, l’incivisme, le détournement de fonds publics, le mépris du bien commun… toutes ces dérives ouvrent la porte aux influences étrangères et affaiblissent notre souveraineté », a-t-il martelé.

Prenant en exemple le Rwanda, qu’il décrit comme un pays de taille comparable à une province congolaise, mais dont l’organisation et l’influence régionale contrastent fortement avec la situation de la RDC, le professeur Kabiena invite à un sursaut patriotique.

« Le Congo, avec ses 26 provinces, semble en émoi face à un voisin de la taille du Kasaï Oriental ou de Kinshasa. C’est le signe que quelque chose ne va pas. Il est temps que chaque Congolais se regarde dans un miroir, prenne conscience de sa responsabilité et s’engage pour le bien collectif. » a-t-il déclaré.

À travers ce message, Kabiena Kuluila a exhorté les citoyens à se respecter eux-mêmes et à se faire respecter sur la scène nationale et internationale.

« Tant que nous ne nous assumerons pas comme citoyens responsables, nous resterons la risée de l’Afrique et du monde », conclut-il.

Antoine BANZA