Kasaï oriental : Muke Mukengeshayi appelle à une mobilisation citoyenne pour la révision de la Constitution
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Le débat sur la révision de la Constitution en République démocratique du Congo (RDC) bat son plein. Ce mardi 3 décembre 2024, Maurisson Muke Mukengeshayi, premier vice-président national de la ligue des jeunes de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a galvanisé les foules lors d’un meeting à la Grand-place de la Poste à Mbujimayi. Ce rassemblement s’inscrit dans une campagne nationale de sensibilisation sur un projet visant à moderniser la loi fondamentale du pays.
Devant une multitude de citoyens, comprenant des leaders communautaires, des jeunes militants et des représentants politiques, Maurisson Muke a plaidé pour une réforme constitutionnelle qu’il juge nécessaire face aux enjeux contemporains de la RDC.
« Cette réforme est essentielle pour bâtir un avenir plus stable et garantir une gouvernance efficace. Votre engagement et votre patriotisme, même sous la pluie, montrent que le peuple congolais reste déterminé à tracer sa propre voie », a déclaré Muke, sous une salve d’applaudissements.
Il a également insisté sur le rôle des citoyens dans ce processus : « Ce projet ne doit pas reposer uniquement sur le président Félix Tshisekedi. Nous sommes ici pour vous mobiliser en vue de cet important rendez-vous démocratique de 2025. »
Maurisson Muke a mis en lumière deux problématiques majeures qui, selon lui, justifient une révision urgente de la Constitution.
« Aujourd’hui, un président nouvellement élu doit attendre jusqu’à six mois pour former un gouvernement. Ce délai est un frein inutile à l’action publique. Nous proposons de le supprimer afin d’accélérer la mise en œuvre des politiques », a-t-il expliqué.
Il a dénoncé l’implication d’acteurs étrangers, notamment lors de la rédaction de la Constitution actuelle aux accords de Sun City. « Cette Constitution porte l’empreinte de rebelles soutenus par le Rwanda et l’Ouganda. Nous devons rectifier ces erreurs historiques pour protéger l’avenir de notre nation », a-t-il martelé.
Une réponse aux inquiétudes populaires
Face aux critiques et rumeurs qui entourent ce projet, notamment l’idée qu’il viserait à permettre un troisième mandat pour le président Tshisekedi, Maurisson Muke a tenu à rassurer. « Ce débat sera inclusif et transparent. Il ne s’agit pas de favoriser des ambitions personnelles, mais de réformer nos institutions pour qu’elles répondent aux attentes du peuple congolais », a-t-il affirmé.
Le vice-président de la ligue des jeunes de l’UDPS a exhorté les citoyens du Kasaï Oriental à s’investir pleinement dans ce débat national. « La Constitution est le socle de notre République. Chaque Congolais doit faire entendre sa voix. Ensemble, nous construirons un avenir meilleur pour nos enfants et les générations futures », a-t-il conclu sous une ovation générale.
La rencontre de Mbujimayi témoigne de l’importance cruciale de ce projet de révision dans le paysage politique congolais. Si l’UDPS voit dans cette réforme une opportunité historique de moderniser les institutions du pays, des voix s’élèvent pour appeler à la prudence, craignant une possible dérive autoritaire.
Quoi qu’il en soit, l’année 2025 s’annonce comme une étape décisive pour l’avenir institutionnel de la RDC, et Mbujimayi, par cet élan de mobilisation, envoie un signal fort sur la volonté populaire de s’engager activement dans ce processus.
Enock Muteba