Kasaï oriental : la société civile exige la transparence sur la gestion de 3 millions de dollars

La gestion des 3 millions de dollars alloués à la province du Kasaï Oriental par le gouvernement central suscite un vif débat. Ce jeudi 9 janvier 2025, les organisations de la société civile ont publié un communiqué exigeant une enquête approfondie pour faire la lumière sur cette affaire qui alimente les rumeurs et les tensions au sein de la population.
Dans leur communiqué, les dirigeants de la société civile réclament un contrôle citoyen pour informer la population et mettre fin aux spéculations. Ils affirment avoir demandé une audience avec le gouverneur de la province, Jean-Paul Mbuebwa Kapo, pour obtenir des explications, mais cette rencontre a été systématiquement reportée.
Face aux divergences entre l’exécutif provincial, l’Assemblée provinciale et la population, la société civile insiste sur la nécessité d’une démarche participative et transparente pour renforcer la redevabilité des autorités locales.
Lors d’une conférence de presse tenue le même jour, le gouverneur Jean-Paul Mbuebwa Kapo a détaillé l’utilisation des 3 millions de dollars. Selon lui, environ 30 % des fonds ont servi à payer les salaires du personnel administratif et politique ainsi qu’à couvrir les frais de fonctionnement de l’Assemblée provinciale.
Le gouverneur a également précisé que les 70 % restants, soit 2,1 millions de dollars, ont été placés en dépôt à terme (DAT) en attendant la fin du processus de passation des marchés publics, estimé à 90 jours.
Cependant, cette explication ne semble pas convaincre une grande partie de la population ni certains élus provinciaux. Le rapporteur de l’Assemblée provinciale a notamment nié avoir reçu une correspondance officielle annonçant le décaissement des fonds, accentuant ainsi le climat de méfiance.
La société civile insiste sur l’urgence de mener une enquête indépendante pour clarifier la gestion de ces fonds publics et apaiser les tensions. Cette situation met en lumière la nécessité d’un contrôle renforcé des finances publiques dans une province où la population réclame davantage de transparence et de justice.
Antoine Banza