Kasaï oriental : insolite, un animal non identifié abattu à l’assemblée provinciale à quelques jours de la rentrée parlementaire

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A quelques jours de la rentrée parlementaire de septembre 2021, le siège de l’assemblée provinciale du Kasaï oriental est devenu le temple des scènes horribles et ésotériques qui dépassent tout entendement. Cérémonies fétichistes, apparition des bêtes sauvages non autrement identifiées qui défilent nuit et jour, etc.

Nous sommes mardi 7 septembre quand les policiers commis à la garde de l’assemblée provinciale du Kasaï oriental aperçoivent deux animaux (la mère et son petit) tous de couleur blanche tachetés. Comme c’était la énième fois que ces bêtes faisaient leur apparition dans la cour de l’organe délibérant, les policiers ont réussi à abattre le petit tandis que la mère a pris les larges. Le butin a été cuit et consommé par les gardes, signale-t-on. Quelle est l’identité de cet animal ? « Je ne connais pas le nom de cet animal. C’est un montre », confie un spectateur . La nouvelle s’est aussitôt répandue sur toute la ville telle une traînée de poudre.

Des sources contactées sur place renseignent que la bête qui s’est échappée avait l’habitude de se poster à l’endroit où se tient l’un des membres du bureau de l’assemblée provinciale pour recevoir des honneurs. Elles estiment même que, le temps de « la guerre froide et noire », a visiblement commencé entre les élus provinciaux.

D’autres sources révèlent que des cérémonies fétichistes et des incantations sont organisées nuitamment par un groupe de gens non autrement identifiés dans la cour de l’organe délibérant. En début de semaine, rapporte un des témoins de la scène, un groupe est entré avec une chèvre habillée. Après cérémonie, il est ressorti en train de crier à la victoire.

En rappel, depuis la législature provinciale issue des élections de décembre 2018, les violons ne s’accordent pas entre les représentants du peuple Kasaïen. Quelques-uns se considérant comme des pro et les autres comme des anti Maweja, ancien gouverneur du Kasaï oriental déchu par motion de défiance, ont entretenu ce climat morose jusqu’à la destitution du président de l’assemblée provinciale Yves Muamba Kadima. Là encore, un groupe des élus s’est érigé en défenseurs du désormais ancien speaker de la première institution du Kasaï oriental.

Mis en garde de la ministre près le président Tshisekedi

En mission de service dans la province du Kasaï oriental, la ministre près le chef de l’État Nana Manuanina avait invité le lundi 23 août dernier, les députés provinciaux à faire preuve d’unité et de cohésion, d’enterrer la hache de guerre qui les divise, de cesser de manipuler l’opinion avec l’argent, d’arrêter les conflits inutiles, faute de quoi, le président peut décider de la fermeture de toutes les activités parlementaires.

« Je suis en train de me demander, quand les députés provinciaux vont reprendre au mois de septembre, qu’est-ce qu’on ne va pas entendre. Je me suis vite posée la question de savoir ces députés là militent pour l’intérêt de qui? Parce que si c’était pour l’intérêt de la population, on trouverait un terrain d’entente. Si c’était pour l’intérêt de la population, on éviterait des intérêts personnels. On se sacrifierait. Mais vous oubliez que le chef de l’État peut se réveiller un matin et fermer l’assemblée provinciale. Ça, c’est ce que vous oubliez », avait-elle averti.

Et d’ajouter :

« On vous a fait confiance. On vous a mandaté d’abord pour l’intérêt du peuple. Le peuple n’est pas toujours naïf. Il vous observe. On ne vous interdit pas de vous retrouver, de bien vivre. Mais pensez aussi pour l’intérêt des autres. Et c’est encore vous, qui entretenez les conflits au niveau des chefs. Le conflit est devenu politisé. Je pense que ce que vous faites ne vous profitera jamais. Vous sur une chaise, vous avez le pouvoir derrière lequel il y a du sang, derrière lequel il y a des pleurs, derrière lequel il y a des maladies. Ça ne va pas vous apporter bénédiction », avait-elle déclaré sur un ton fort.

En tout état de cause, la session de septembre prévue le 30 septembre prochain, s’annonce rude et pleine des surprises. Les conseils et mises en garde de l’envoyée de Félix Tshisekedi Tshilombo dans la province du Kasaï oriental semblent avoir été placés au frais. Les électeurs déçus de ce qui se passe à l’hémicycle provincial, souhaitent même que le chef de l’État prenne la plus grave décision de suspendre les activités parlementaires au Kasaï oriental.

Marc Valentin Kalcind